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Le cimetière des chiens

Publié le 19/10/2022

Adorant les animaux et souhaitant que ceux-ci (chiens, singes, chats, ânes) soient enterrés à proximité de son Château, la princesse de Broglie fait créer le cimetière de chiens.

L’emplacement choisi est l’ancien emplacement du cimetière du village, installé à cet endroit depuis 1788. Dès l’acquisition du domaine en 1875, le couple de Broglie négocie le transfert du cimetière communal. Celui-ci est accepté par la commune à condition que le prince supporte les frais d’achat d’un terrain et la construction d’un nouveau cimetière nettement plus grand. Par ailleurs, la commune impose qu’il ne soit fait aucun changement dans l’ancien cimetière de façon à "ce que les tombes s’éteignent d’elles-mêmes" et qu’il n’y ait plus qu’à déplacer les concessions perpétuelles.

Le nouveau cimetière est aménagé de 1881 à 1883, et entre en service à partir de cette date, avant même le début des travaux du parc. L’exhumation des corps a lieu en 1893, et c’est donc à partir de cette année, que la princesse de Broglie fait installer en ce lieu le cimetière des chiens.

Ce cimetière jadis clos possédait une vingtaine de tombes avec devant chacune d’elle un bac de fleurs (dix-huit sont recensées de nos jours). Réparties sur trois rangées, à différents endroits du bosquet, ces tombes conservent pour la plupart des épitaphes gravées par la princesse de Broglie, constituant de véritables poèmes à la mémoire de ses animaux favoris.

Chacune des épitaphes quasi-indéchiffrables de nos jours, nous est connue grâce à une transcription réalisée par un visiteur dans les années 1950. Nous pouvons imaginer l’attachement de la princesse à ses animaux au point de consacrer tous ses soins à leurs sépultures jusqu’en pleine guerre de 1914-1918.

Dolly chérie (15 Août 1915 – Juillet 1922)
Si bonne, si douce, si tendre, si attachée. Je t’ai aimée comme tu m’as aimée, et je te regretterai toujours. Ta maîtresse Marie.
 
Titite (malade en 1910)
Elle s’en est allée, elle qui m’aimait tant. Dormir près de son fox, au creux des mêmes mousses. Et je pleure sa grâce, et m’en vais répétant "Adieu, petite amie, ô petite amie douce !".
 
Chou (1893 – 1907)
À sa mémoire : Les véritables morts sont les morts oubliés. Tu restes bien vivant sans fin puisque je t’aime. Mais si l’ombre te berce au chant des peupliers, respire en ton sommeil, les fleurs dont je te sème. Ta maîtresse Marguerite (fille du prince et de la princesse Henri-Amédée de Broglie).
 

D’une façon plus commune, les cimetières d’animaux sont une tradition notamment dans les parcs anglais paysagers du XVIIIème siècle. En France, celui de l’île de la Jatte à Asnières est le plus représentatif.