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La chambre dite de Catherine de Médicis

Publié le 19/10/2022

Cette chambre est nommée ainsi par la famille de Broglie en raison de l’acquisition du Château par la reine en 1550. Au XVIème siècle, cette salle pouvait servir de chambre d’apparat, de salle de repas, de cabinet de toilette ou de salon de réception.

La chambre présente la plus ancienne tapisserie conservée dans les collections du Château, tissée à Tournai à la fin du XVème siècle (L’Histoire de Persée et de Pégase). On peut également remarquer le portrait en pied de Catherine de Médicis (copie réalisée au XIXème siècle), une tapisserie de la manufacture des Flandres de la fin du XVIème siècle (L’Histoire de David et Abigail) ainsi qu’un remarquable lit du XIXème siècle, de style Henri II, très richement sculpté. L’agencement de cette salle est également constitué d’une chaire du XVIème siècle, ainsi qu’une armoire située à proximité du lit dont la façade datée du XVème siècle évoque une iconographie caractéristique de cette période : au registre supérieur, les trois vertus théologales (foi, espérance, charité) et les quatre saisons ; au registre inférieur, les cinq sens.

Cette salle présente soixante-dix médaillons et huit moules réalisés au XVIIIème siècle par l’artiste italien Jean-Baptiste Nini. Il fait le portrait de nombreux personnages célèbres de son temps : Louis XV, Louis XVI, Marie-Antoinette, Benjamin Franklin, mais aussi de tous les membres de la famille Leray ou de personnages plus modestes (médecin, notaire, régisseur). Cette collection est reconnue de nos jours comme la plus importante et la plus prestigieuse au monde.

 

Tapisserie représentant L’Histoire de Persée et de Pégase

La tapisserie représentant Persée et Pégase, la plus ancienne du Château, provient de la collection du prince et la princesse de Broglie, comme les deux autres présentées dans cette chambre. Leur vie durant, les Broglie constituèrent une somptueuse collection de tapisseries du XVème au XVIIIème siècle, qui participait pleinement à leur volonté de restituer les décors d’origine dans cette partie du Château. Cette collection est reconnue de nos jours comme l’une des plus importantes du Val de Loire. Tissée à la fin du XVème siècle à Tournai, cette tapisserie représente L’Histoire de Persée et de Pégase.

Persée est armé d’une faux et d’un bouclier que lui tend la Déesse Athéna, visible dans le coin supérieur gauche. Afin d’esquiver le regard de la Gorgone Méduse, qui a le pouvoir de le pétrifier, Persée lui tranche la tête. De son cou, jaillit du sang qui donne naissance à Pégase, cheval ailé des Dieux dans la mythologie Grecque. Suit un concours de chant, au centre, opposant les filles de Pieros aux neuf muses d’Apollon. La montagne de l’Hélicon, transportée de joie par cette douce musique, gonfle et menace d’atteindre le ciel. Pégase, sur l’ordre du Roi des Dieux, Zeus, la frappe alors avec son sabot pour la contraindre à reprendre sa taille initiale. La montagne s’exécute et laisse jaillir une source d’eau favorisant l’inspiration poétique. Cette dernière donne naissance au poète Orphée, visible dans le coin inférieur droit de la tapisserie.

 

Les médaillons de Nini
En 1750, Jacques-Donatien Leray, riche aristocrate qui a fait fortune dans le négoce, devient propriétaire du Domaine de Chaumont. Désireux de procurer du travail à la population chaumontaise, il fonde auprès du Château une manufacture regroupant deux fabriques, l’une de poterie, l’autre de cristallerie.
En 1772, il confie la gestion générale de l’entreprise à Jean-Baptiste Nini. Ce dernier est né en Italie à Urbino en 1717. Très jeune, il commence à graver des paysages avec son père Domenico Nini, puis étudie la sculpture à l’Académie Clémentine de Bologne. Travaillant d’après gravure et d’après nature, Nini entame la réalisation de portraits moulés en terre cuite, en forme de médaillons. Ces sculptures en miniature, par leur ressemblance au sujet, leur élégance et la minutie apportée au rendu des textures, feront sa célébrité, et seront très imités. L’artiste réalise à Chaumont jusqu’en 1786, année de son décès, des médaillons représentant ses proches, la famille Leray, ainsi que des altesses royales ou impériales comme l’impératrice Catherine II de Russie.
En 1884, les Broglie entreprennent des travaux de tranchées pour la réalisation du parc paysager. Un ouvrier trouve alors des morceaux de médaillons cassés représentant les rois Louis XV, Louis XVI, la reine Marie-Antoinette ainsi que l’ecclésiastique Aimé-Louis des Moulins de Lisle.
Le prince de Broglie se prend de passion pour ces morceaux et fait appel à plusieurs conservateurs et antiquaires afin de l’aider à constituer cette collection. Comprenant soixante-dix médaillons et huit moules, elle est considérée comme la plus importante et la plus prestigieuse au monde.