J. Luzia Simons
"Blacklist"
Les petites vidéos poétiques de la série de Luzia Simons “Blacklist” nous entraînent dans un univers humoristique et onirique où plantes et insectes cohabitent avec beaucoup de grâce et de légèreté.
"Dans un XXIème siècle marqué par l‘inquiétude planétaire, une artiste se met en jeu, comme si l’innocence de la curiosité humaine, même frelatée de longue date, était encore concevable.
Après les tirages de la série "Blacklist" –formes graciles chargées de poésie et d’esprit, présentées sous vitrines tels des objets rares et précieux–, il était tentant de remettre en scène ce genre de créatures hybrides et inconnues sur l’axe temporel. Les courtes vidéos ne se révèlent pourtant pas moins énigmatiques puisque dénuées de toute finalité narrative. Le thème de l’identité et de la continuité cher à l’artiste devient un événement instantané d’apparence intime. Avec sa source lumineuse qui lentement défile sous un biotope luxuriant, le scanner entre en scène. Son rayon étrangement éphémère palpe un réel irréel. La nature en mode bande-annonce. L’outil se mue en espace de vie.
L’ironie et la métaphore sont de vieilles complices : elles disent une chose, mais en pensent une autre.
En son temps, le romantisme s’était servi des deux pour défricher l’inexploré. Quand Luzia Simons nous présente aujourd’hui avec autant d’humour que de poésie une fauna incognita –attirante et repoussante à la fois, empruntant à l’érotisme comme à l’horreur de l’inattendu–, quand elle prend pour thème la diversité des formes naturelles et les risques de confusion, touchant alors du doigt la notion floue de parenté avec le corps, elle nous confronte à la réalité contradictoire et têtue d’une idylle par scanner interposé. Elle nous donne… à voir ce qui se passe." Werner Knoedgen
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
Luzia SIMONS
BRÉSIL
Née en 1953 à Quixada, dans le Nordeste brésilien, Luzia Simons, après des études d’histoire et d’arts plastiques à la Sorbonne, s’est installée en 1986 en Allemagne, partageant aujourd’hui son temps entre Berlin, Paris et São Paulo.
Représentée par les galeries Alexander Ochs Private à Berlin, Fabian & Claude Walter à Zurich et Carbono à São Paulo, ses œuvres sont présentes dans de nombreuses institutions comme : le Fonds National d’Art Contemporain, Paris ; le Centre d’Arts et de Nature, Chaumont-sur-Loire ; Deutscher Bundestag, Berlin (Allemagne); Kunsthalle Emden (Allemagne) ; Graphische Sammlung der Staatsgalerie, Stuttgart (Allemagne). Kupferstich-Kabinett der Staatlichen Kunstsammlungen, Dresde (Allemagne) ; Museum De Buitenplaats, Eelde (Pays-Bas); Casa de las Americas, La Havane (Cuba) ; Museu de Arte Sacra, Belém (Brésil) ; Coleção Joaquim Paiva, MAM Rio de Janeiro (Brésil) ; MASP / Museu de Arte de São Paulo (Brésil) ; University of Essex, Colchester (Grande-Bretagne)... De nombreuses collections privées présentent ses œuvres en Allemagne, France, Brésil et autres. L’Hôtel Adlon a récemment acquis plusieurs de ses œuvres.
De grandes expositions personnelles lui ont été consacrées dans des institutions comme la Pinacothèque de São Paulo en 2013/14, le Centre d’Arts et de Nature de Chaumont-sur-Loire en 2009, la Künstlerhaus Bethanien à Berlin en 2006, l’Institut Français d’Istanbul en parallèle de la Biennale en 2005 et la Württembergischer Kunstverein à Stuttgart en 2002.
En juin 2016, les Archives Nationales ont accueilli sur leur site parisien l’exposition STOCKAGE, une installation contemporaine in situ proposée pour la cour d’honneur de l’hôtel de Soubise au travers d’une double série de scannogrammes.