Serre Tropicale
K. FLEURS D’OUTRE-TOMBE
Installation vidéo de Jean-Philippe Poirée-Ville
Publié le 11/06/2018
L’œuvre intitulée Fleurs d’Outre-Tombe associe l’image 3D et le végétal. Dans une salle obscure située sous la Serre du Domaine, des lignes végétales moussues créent l’illusion d’un monde végétal tissé de réel et de virtuel. Des fleurs étranges naissent au milieu des Pteris, Phlebodium et autres Nephrolepis….
Associer le monde du virtuel -du cybernétique, des écrans- à celui des jardins peut paraître sacrilège. Dans Fleurs d’Outre-Tombe les lignes végétales hors sol émergent des reflets lumineux, semblables à "ces brins d'herbes qui percent souvent le marbre le plus dur de ces tombeaux, que tous ces morts, si puissants, ne soulèveront jamais ! "…
Conjuguant architecture, paysage et botanique, Jean-Philippe Poirée-Ville explore un modèle ornemental pour un urbanisme en quête de végétal et de sens.
Pour lui, l’écriture végétale est la première architecture, elle traverse le temps et l’espace et peut nourrir la ville de demain en associant humanisme et urbanisme.
Paysagiste, architecte, vidéaste, artiste, Jean-Philippe Poirée-Ville ne cesse d’explorer l’univers du végétal et d’inventer de nouveaux langages artistiques liés au vivant, aux plantes, à leur énergie et à leur beauté.
Cette fois, ce sont des "vidéos végétales" qu’il a créées à Chaumont-sur-Loire, dans les profondeurs de la serre tropicale, mêlant les technologies des plus sophistiquées à la croissance mystérieuse des plantes.
CONCEPTEUR
Jean-Philippe POIRÉE-VILLE
FRANCE
Petit-fils d’agriculteurs, Jean Philippe Poirée-Ville est architecte et paysagiste. Le rythme des saisons et les travaux des champs, la nature l’inspirent depuis sa plus tendre enfance. Il puise dans sa terre catalane où il a grandi, les sources de son inspiration et de sa passion pour "l’esprit d’élévation" du végétal.
Il s’oriente vers des études d’architecte et sort diplômé de l’Ecole Spéciale d’Architecture en 1996. Il suit parallèlement l’enseignement dispensé à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles où il peut concrétiser avec bonheur son talent de "jardinier des cimes". Cette double formation et l’enseignement de Paul Virilio le mènent vers une réflexion sur l’ornementation végétale et le numérique.
Il débute sa vie professionnelle en tant qu’architecte et réalise différentes expositions sur le thème de la lumière et du végétal. Il fédère un groupe d’artistes autour du concept "d’Hyperlumière" lors des expositions "Les Mondes Lumières" à la Fondation EDF en 2001, puis "Écoulement" à l’espace Braquage et "Hyperlumière" à l’École Spéciale d’Architecture. Il participe à l’exposition "Les Passeurs de Lumière" avec Hubert Reeves et Michel Cassé à Chartres en 2004 et réalise l’éclairage de la façade de la cathédrale Saint Jean à Lyon pour les fêtes de la lumière.
Son appétit artistique et sa soif de création le conduisent à concevoir en 2003, un nouveau système de cultures aériennes hydroponiques qui s’appuie sur un premier brevet : les écritures végétalisées ou "Écritures en nuage". Il conçoit pour le Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire, le jardin "Entreciel" en 2003. Dans le cadre des Nuits Blanches, il réalise en 2005 au Château de Versailles un jardin suspendu dans la cour de l’Opéra Royal. En 2007, il conçoit un spectacle promenade au parc Balbi à Versailles, "Labiranta", qui retrace l’évolution de l’architecture par le biais de l’agriculture.
Il poursuit son travail de recherche sur l’aéro-culture avec l’INRA de Versailles et réalise différentes œuvres végétales notamment "Sylphes" en 2012 au Centre d’Art et de Nature de Chaumont-sur-Loire.