05. Un jardin psyché-délice
OLYMPE ET LE JARDIN PSYCHE-DELICE
Publié le 23/10/2017
« Il était une fois, à l’aube d’un nouveau jour, dans un jardin paradisiaque, une enfant très sage qui s’appelait Olympe. Comme on venait de lui annoncer qu’elle allait rentrer dans les Ordres pour devenir religieuse, elle ne cessait de se répéter : « Oh, mon dieu ! Oh, mon dieu ! Je vais devoir y aller ! » Dévorée par la peur, elle s’enfonça dans le jardin. Après avoir parcouru des massifs de confitures, des parterres de sucres d’orges et des bosquets marbrés, notre héroïne finit par s’abriter dans une énorme et délicieuse pâtisserie. Elle s’y endormit aussitôt et rêva qu’elle était mangée de l’intérieur.
Les années passèrent… Olympe fût enfin réveillée par un rayon de soleil à son zénith. Sa faim de vivre avait grandi avec elle et elle n’était toujours pas décidée à se plier aux règles qu’on voulait lui imposer. Elle s’enfonça alors un peu plus loin dans le jardin où, dissimulée derrière des fougères géantes, elle découvrit une étrange île-flottante sur un océan de bulles. Des grappes de raisins tombaient des bananiers et les plantes se refermaient au moindre de ses effleurements. Sous un parasol démesuré se trouvait « une petite table à 3 pieds » sur laquelle l’attendait une coupe remplie d’un étrange élixir qui semblait dire « Bois moi », « Bois moi », « Bois moi »,… La jeune fille ne résista pas longtemps à la tentation. Enivrée par l’effluve odorant des fruits qui l’entouraient ou par le pétillant breuvage, elle s’allongea au creux d’un transat débordant d’une corne d’abondance et disparaissant dans un sol de verre. La jeune adolescente s’assoupit en quelques instants dans ce refrigerium et reprit son rêve là où elle l’avait laissé.
Olympe se réveilla alors que le soleil commençait à disparaître. Désormais elle n’avait plus peur de l’avenir, au contraire. Elle se sentait Femme et Libérée de tous les carcans du monde qu’elle avait quitté. Elle voulait « traverser la terre d’un bout à l’autre ! ». Poursuivant son chemin elle quitta l’île sautant de bouchon en bouchon. Elle atterrit dans une clairière délirante. Derrière un nuage de brume, une nymphe enracinée dans un miroir levait ses bras branchus d’où tombaient des pommes d’amour. Des digitales et des pavots dansaient autour de jeunes pieds de chanvre, tandis que des daturas fumaient de l’absinthe ! De sa main gauche, Olympe cueillit la pomme et croqua la vie qui s’offrait désormais à elle. En regardant le reflet de la lune à ses pieds l’Héroïne s’aperçut que le visage de la nymphe n’était autre que le sien !
Lorsque Olympe sortit de son délire, la lune était pleine. C’est alors qu’elle aperçut la sortie du jardin et s’y précipita, la tête dans … »
CONCEPTEURS
Christophe BAERWANGER, architecte-paysagiste, Léa DUFOUR, paysagiste concepteur, Richard MARIOTTE, étudiant en architecture du paysage, Sara MOREAU, architecte DPLG et Charles CLÉMENT, collaborateur d’architecte
FRANCE
Christophe Baerwanger est architecte-paysagiste, diplômé en 2006. Il a passé son enfance à la campagne, déjà petit il faisait des « expériences » végétales dans le jardin de ses parents (cultures de plantes potagères anciennes, composition de massif de plantes à fleurs, …) ; à 5 ans il aidait sa grand-mère a composer son jardin ouvrier à Vandœuvre - Jarville (banlieue nancéienne). Il a obtenu avec succès le BAC STAE (Sciences et Technologies en Agronomie et Environnement), puis un BTS Aménagements Paysagers à Nancy et pour terminer, l’École d’Ingénieurs de Lullier à Genève. Après un stage et plusieurs entreprises à Nancy et à Lyon, Il est, depuis 2006, Architecte-Paysagiste dans le bureau d’étude paysage Interscène à Paris, en tant que chef de projet. Il a remporté en 2010, à titre personnel, le festival international des jardins métissés de Wesserling en Alsace, avec une réalisation dont le thème était « Jardin de Vapeur ».
Léa Dufour est paysagiste concepteur, diplômée en 2010. Depuis son plus jeune âge, issue du milieu rural, elle a voulu et su garder ce contact et cette sensibilisation au monde végétal au travers de la conception paysagère en façonnant aujourd’hui ses propres projets de paysage. Elle est diplômée de l’Institut Supérieur Industriel Agronomique de Gembloux en Belgique (Diplôme en Architecture des Jardins et du Paysage) suite à une formation antérieure à l’Ecole d’Horticulture et du Paysage de l’École de Roville aux Chênes. Après une expérience à l’Agence TER de Paris, elle a trouvé sa place depuis un an à l’Agence APO (Architecture Paysage Organisation) à Reims où elle travaille en collaboration interne avec des Architectes, Architectes d’Intérieurs, Designer et économistes. Après avoir réalisé son premier jardin éphémère dans le cadre de la Ville Culturelle de Luxembourg en 2007, elle a ressenti l’envie de revivre cette expérience enrichissante en participant au Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire.
Richard Mariotte est étudiant en Architecture du Paysage. Il a toujours voulu travailler avec et pour la nature ; déjà enfant il avait son jardin de plantes aromatiques. Il passe un Baccalauréat en Agronomie et en environnement (BAC STAE) suivit d’un BTSA Aménagement Paysager à l’École d’Horticulture et de Paysage de Roville aux Chênes (France), pour finalement être Bachelier en Architecture des jardins et du paysage (Belgique). Actuellement en Master d’Architecture du Paysage à Gembloux (Belgique) après une année Erasmus à l’Université de Montréal. Son parcours est ponctué de stages et d'expériences professionnelles (aussi bien sur le terrain qu'en bureau d'étude). Ainsi il a pu acquérir de l'expérience et développer une vision du paysage et de ses enjeux qui lui est propre. Habitué des concours : "Côté jardin... Côté graine" (Luxembourg 2007), Workshop (Lybie 2009), travail de fin d'étude sur le thème des jardins éphémères (2009), Programme des Eco-quartiers (Montréal 2011)… C’est avec la même motivation qu’il s’est présenté au Concours international des Jardins de Chaumont-sur-Loire.
Sara Moreau est architecte DPLG, diplômée en 2005. Ayant passé son enfance en Afrique, elle a toujours été fascinée par la diversité des paysages et de la végétation qui jalonnent ce continent (du désert Malien aux côtes tropicales du Sénégal et de la Côte d’Ivoire…) Passionnée par les voyages, les jardins, les plantes mais aussi par la construction, elle s’est orientée vers des études qui pouvaient réunir toutes ses passions. C’est ainsi qu’elle a obtenu son diplôme à l’École d’Architecture Paris Val de Seine (E.A.P.V.S). Après avoir travaillé 5 ans dans une agence d’architecture parisienne, elle fait désormais partie de l’agence A.P.O (Architecture Paysage Organisation) à Reims, où elle collabore avec d’autres Architectes, Architectes d’Intérieur, Designers, Économistes et Paysagiste. Hôtesse fidèle des Jardins de Chaumont-sur-Loire depuis plus de 10 ans, elle rêvait de participer au concours. C’est en découvrant le thème de cette année qu’elle s’est enfin décidée à tenter l’aventure…
Charles Clément est collaborateur d’architecte, diplômé en 2001. Sa vocation est née très tôt lorsque enfant, il construisait des cabanes dans les champs et forêts où il passait ses journées. Aujourd’hui, seul collaborateur dans une agence d’Architecte, autonome, il a une très bonne approche de la volumétrie qu’il maîtrise parfaitement sur informatique. Il a obtenu son Brevet de Technicien de Collaborateur d’Architecte à Reims, puis a fait deux ans à l’École d’Architecture Paris Val de Seine (E.A.P.V.S). Après deux années de collaboration dans l’agence d’Architecture Denis Huerre à Paris, il travaille depuis 2007 avec Thierry Descours, Architecte DPLG, à Reims. Fidèle visiteur des Jardins de Chaumont-sur-Loire depuis presque 10 ans, passionné par la construction paysagère et les défis, c’est avec un grand plaisir qu’il s’est investit dans le concours du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire.