Galerie Haute de l'Asinerie et Écuries
Axel Cassel
Publié le 20/01/2020
Observateur passionné de la nature, Axel Cassel construit ses œuvres en regardant le mouvement de l’eau dans les rivières, le craquèlement de la terre, le positionnement des feuilles sur une branche. À partir de là, il crée des suites de sculptures en forme de feuilles, graines, toupies et diabolos, assemblages de coupelles en hommage au poète chinois Li Po, vortex, volutes et fumées. Il réalise également des installations.
Il crée principalement des sculptures sur bois ainsi que des bronzes, des plâtres et des terres cuites.
Graveur hors pair, il a illustré une quarantaine de livres bibliophiliques dont plusieurs avec Michel Butor et Fernando Arrabal.
Comme le collectionneur américain Michael C. Rockefeller, il fait un long voyage en Papouasie Nouvelle-Guinée et en Irian Jaya en 1984 et 1986. Ensuite il visite plusieurs pays : Java, Bali, Burkina Faso, Népal, Inde, Togo, Bénin, Tanzanie.
Il aime les arts premiers et s’entoure de sculptures africaines et océaniennes. Amateur de jazz, il organise des concerts chez lui, en Normandie et un festival à Paris. Plusieurs musiciens ont créé et dédié leurs œuvres à Axel Cassel.
Au début des années 1980, il réalise une suite de performances, ses “archéologies imaginaires”, dans le chantier des Halles à Paris. Cet événement est filmé par le Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou à Paris (Installation urbaine, 1982, Centre Georges Pompidou).
En 1984, ses premières sculptures peintes en terre crue et matériaux mixtes sont montrées pour la première fois à la galerie La Hune. Ensuite, la galerie Albert Loeb expose ses œuvres inspirées de l‘art africain et océanien. À ce moment l’artiste introduit dans son travail des éléments bruts des chantiers.
À partir des années 1990, où il s’établit à la campagne, les formes végétales deviennent de plus en plus présentes dans sa sculpture, rattachée à la figure humaine.
Une partie de son œuvre vient de l’observation du mouvement, comme la suite de Diabolos et des Toupies en terre cuite, plus tard les Vortex. Ses dernières œuvres viennent de l’observation des volutes de la fumée et de l’idée de matérialiser l’éphémère (Cloud, Petite usine et volutes, 2011-2013).
Son style évolue constamment. L’artiste considère qu’en général, un cycle de travail sur un sujet dure en moyenne
deux ans, ensuite il devient répétitif. Donc il faut impérativement changer pour éviter l’ennui.
deux ans, ensuite il devient répétitif. Donc il faut impérativement changer pour éviter l’ennui.
Le style d’Axel Cassel a peut-être été inspiré par Alberto Giacometti, encore que l’on ne puisse pas rapprocher ses sculptures de L’Homme qui marche, ainsi que l’indique Olivier Céna. C’est l’aspect longiligne de ses premières productions qui a suggéré ce rapprochement.
Axel Cassel est surtout un sculpteur voyageur qui s’est imprégné des méthodes des sculpteurs Asmats de Papouasie Nouvelle Guinée en 1984 et 1986 et qui les a traduites en un style personnel. C’est au cours de ces voyages qu’il a attrapé la malaria, titre que Michel Butor a donné à l’un des nombreux ouvrages qu’il a réalisés en collaboration avec le sculpteur.
Le bois, notamment l’iroko est sa matière de prédilection. Peu d’ouvrages ont été rédigés sur son œuvre et sa vie, mais il existe un grand nombre de catalogues d’exposition : les sculptures de Cassel ont été montrées dans de nombreuses galeries et musées. Artiste discret, il entretient des rapports amicaux avec Gérard Barrière (décédé en 2010) et Michel Butor (décédé en 2016).
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
Axel CASSEL
ALLEMAGNE
Né en Allemagne en 1955, Axel Cassel grandit dans le Sud de la France. Après des études de droit à la Sorbonne, il s’inscrit à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il est d’abord peintre et graveur, et vient de manière autodidacte à la sculpture sur bois et bronze, bientôt son activité principale. Sa sculpture reste liée à la nature et à la figure humaine. Il travaille le bois, la terre, le plâtre et le bronze.
Il voue une profonde admiration aux travaux de Constantin Brancusi, Hans Arp et Henry Moore qui influencent son œuvre. Également fasciné par les arts premiers, il est un grand voyageur. De la Nouvelle-Guinée à Java, de Bali au Burkina, du Togo au Bénin, du Népal à l’Inde, il recherche le contact des sculpteurs locaux, se nourrissant de leurs idées et de leurs pratiques.
Dès 1984, il est présenté à la FIAC. En 1987, il épouse l’artiste franco-polonaise Malgorzata Paszko, dont il aura trois enfants : Félix (1989), Nils (1991) et Clara (1995). En 1990, il quitte Paris et installe deux ateliers en Normandie. Proche de Michel Butor, il réalise avec lui plusieurs ouvrages dont Malaria (1985), Regards entre les branches (2001) et Bosquets de cèdres (2015). Amoureux de la nature, il ne cesse d’en observer les formes et de les travailler. Il meurt à Lisieux en 2015, alors qu’il prépare l’exposition Mouvements immobiles à l’Espace culturel les Dominicaines à Pont-l’Évêque. Il y réunit des toiles et des sculptures, des pièces modelées puis taillées en forme de volutes de nuages et de fumée, et sa dernière série sur le thème de la femme-coquillage.