C. Klaus Pinter
"En plein midi"

En 1967, Haus-Rucker-Co dont Klaus Pinter fut l’un des trois fondateurs, accrochait à la fenêtre d’un immeuble viennois, une sphère modifiant la vision que les habitants portaient sur leur ville et le monde à venir. Elle était un symbole de rupture, la Sécession pour Haus-Rucker-Co.
Les sphères que l’artiste a créées au fil du temps ont continué à désamorcer le regard, obligeant le spectateur à s’interroger sur l’histoire, l’architecture. Au Panthéon en 2002, “les sphères montrent bien plus ce qui est caché, et dévoilent indirectement le centre lumineux de l’architecture traditionnelle… Pinter rétablit, grâce à ses sphères, le lien historique perdu entre le spectateur et le ciel, en le détruisant volontairement et en le laissant ainsi à la réflexion” écrit Thomas Zaunschirn.
Gonflement des sens, ubiquité, potentiel imaginaire, espérance, la sphère peut tout autant mettre en valeur la tradition idéaliste évoquée par Platon que la métaphore de la pensée esthétique que décrit Jacques Derrida dans “La vérité en peinture”.
Dans l’Auvent des Écuries du Château de Chaumont-sur-Loire, la sphère installée par Klaus Pinter se donne à voir, illuminée par ses milliers de fleurs d’or qui jouent avec la lumière et les aléas du ciel. Contrairement à celles qui l’ont précédée, ici ou ailleurs, elle roulera parfois sur les pavés de la cour, mutante, partie prenante de son époque.
REPèRES BIOGRAPHIQUES
