04BIS. La maison vivante
Dans la société de demain, nous serons tous jardiniers. Les immeubles seront les arbres ; les quartiers d’affaires, les forêts ; les autoroutes, les fleuves ; la ville sera la nature et la planète, notre jardin.
Le jardin n'est plus un simple motif de décor ou un palliatif au stress quotidien, il devient notre maison, l’endroit où nous habiterons, là où nous vivrons.
La maison vivante est autant notre planète, si l’on considère l’échelle mondiale, que notre logis, si l’on considère l’échelle individuelle. Le jardin n’aura plus de limite, il franchira le seuil de notre porte pour gommer l’habituelle relation extérieur/intérieur.
À travers les différentes pièces de la maison vivante, vous découvrirez l’intérieur d’un simple "jarditadin", planté avec humilité et patience, à l’image de ce que devra être l’homme de demain : un mélange du jardinier et du citadin.
Déshabillez-vous dans le "vestiplant" puis attablez-vous au salon et cassez la graine sous les cocottes qui volent et les marmites qui lévitent. Au besoin, venez aider à la popote des bons mélanges. Une fois rassasié, laissez-vous séduire par la végétation tamisée de l’alcôve en dormance, pour une nuit parfaitement ensommeillée. Au matin, douchez-vous dans la salle d’arrosage et vous goûterez ainsi aux conforts des jardins de demain.
CONCEPTEURS
Emilie GARNIER et Barthélémy AFFRES, paysagistes DPLG
FRANCE
Emilie Garnier
"Fille d’un producteur fermier et d’une psychomotricienne, j’ai passé mon enfance dans un petit village saintongeais (Charente-Maritime). C’est de cet univers rural que provient mon intérêt premier pour le paysage. Après un court passage par l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, je m’inscris en 2005 à l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles. C’est lors de mon diplôme en 2009 que je raccroche avec mon intérêt sur les problématiques rurales en travaillant sur les paysages ostréicoles du bassin de Marennes Oléron et de leurs devenirs. Une fois diplômée, j’ai travaillé dans diverses agences et notamment chez Jean Mus et Compagnie à Grasse. C’est pendant cette période que j’ai conçu des jardins privés sur la Côte d’Azur à diverses échelles et que j’ai pu développer une maîtrise sensible des détails et des finitions ainsi qu’un amour pour les plantes potagères. En 2014, je me suis installée sur Lille où j’ai crée ma propre agence, Carré Terre. Mes premiers projets abordent différentes dimensions paysagères : les études éoliennes, la maîtrise d’œuvre classique et la conception de jardins privés".
Barthélémy Affres
"Paysagiste issu de l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles en 2009, mon diplôme intitulé "Lorsque la forêt prend ville" était déjà une tentative théorique de fusionner la ville avec la forêt, esquissant une autre urbanité pour l’Ile-de-France au moment où foisonnaient les idées du "Grand Paris". J’ai ensuite déménagé en Lozère pour comprendre la notion de "grand paysage" et appréhender les problématiques rurales. Cet épisode a été une autre manière de découvrir la ville et la densité urbaine par son extrême opposé pour, au final, constater que de nombreux comportements urbains et ruraux sont similiaires. Puis j’ai rejoint Lille en 2011, où je travaille depuis pour l’agence Leblanc-Vénacque sur des projets d’aménagements urbains. Confronté au quotidien aux enjeux multiples de la ville, je reste sensible à la pratique du jardinage. C’est pour cela que je veille régulièrement à intégrer cette dimension dans mes projets, tant professionnels, lorsque cela est possible, que personnels".