C. Stéphane Guiran
"Le Nid des murmures"
“J’ai imaginé un nid fait de géodes glanées dans l’Atlas marocain. Fleurs de pierres cueillies par la main de l’homme. Comme des poèmes ramassés à même la terre. De ces géodes brisées fleurit une douce pureté. Celle du quartz, ce gardien des murmures. On prête au quartz blanc cette magie de donner écho aux pensées et émotions. De chanter les mots silencieux cachés en nous.
Une création sonore composée à partir de murmures d’enfants vient éclairer ce voyage poétique.
Le Manège des Écuries du Domaine de Chaumont-sur-Loire vibre d’une architecture singulière. Ancrée. Elle rayonne l’assise terrestre de cet ancien four où la matière se cristallisait. Aérienne. Elle respire la légèreté d’une cathédrale rythmée par ces fenêtres ouvertes aux vents et aux oiseaux.
Réunies dans cet écrin posé entre terre et ciel, les quatre mille géodes de quartz deviennent un immense amplificateur de murmures. Un exhausteur de silences. Que chaque visiteur ose y déposer ses songes. Ses vœux. Ses rêves secrets. Et ces silences s’envoleront, par les fenêtres ouvertes, aux souffles du vent. Jusqu’aux oreilles du Monde. Jusqu’au fredonnement des étoiles, qui les feront Constellations. Tissant une carte chantée faite de cocons de Soi. De rêves prêts à éclore. Pour construire un monde où la poésie guide les êtres vers l’éveil qui sommeille en eux”. Stéphane Guiran.
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
Stéphane GUIRAN
FRANCE
Stéphane Guiran est né en 1968 en France, dans le Var. Il vit et travaille à Eygalières (Bouches du Rhône). Essec de formation (1991), il change de vie en 2001 et se consacre à la sculpture. Jusqu’en 2011, il réalise principalement des œuvres à partir de lignes d’acier. Durant cette période son travail épuré, souvent inspirée par la calligraphie et les haïkus japonais, cherche à relier écriture et sculpture.
En 2012, il rejoint la Galerie Alice Pauli à Lausanne avec une première exposition personnelle. Il explore dès lors d’autres médias. La photographie, le dessin, et surtout le verre, le cristal et les cristaux qui prennent rapidement une part prépondérante dans son travail. Ces matériaux le conduisent à des formes plus organiques, largement inspirées par son lien intime avec la nature. Il parcourt le cristal sous différentes expressions, notamment en tant que matière recyclée à travers son travail sur le calcin (débris de l’industrie du cristal).
À partir de 2016, les œuvres de Stéphane Guiran explorent l’espace par-delà les limites traditionnelles de la sculpture. Elles visent à impliquer le public pour qu’il prenne part à l’œuvre en la ressentant par son caractère poétique et immersif. Ses installations font résonner les matériaux, le son, l’image, la lumière et l’écriture dans une recherche libre autour de l’intériorité, de la place de l’homme au sein du vivant, du recyclage et de la transformation des déchets.
En 2017, il créé pour le Domaine de Chaumont-sur-Loire Le nid des murmures.
En 2018, la Galerie Alice Pauli lui consacre une seconde exposition personnelle où il présente la série Les Jardins Rêvés, dans laquelle il transforme les déchets de l’industrie du cristal et les faisant dialoguer avec les cristaux créés par la nature. Il expose également une des œuvres de cette série à la Fondation Fernet Branca.
En 2019, il participe à la Biennale de Tsukuba au Japon où il présente pour la première fois Le rêve des neiges éternelles, série de sculptures sur la fragilité et l’éphémère du vivant face aux choix des Hommes. Il écrit par ailleurs une fiction poétique qui sert de trame à l’exposition personnelle Les mers rêvent encore, organisée par le centre d’art Campredon à l’Isle-sur-la-Sorgue, en 2020. Cette exposition est conçue comme une œuvre totale et immersive, où les visiteurs traversent des scènes de la fiction poétique comme autant d’installations qui les mènent vers eux-mêmes.
En 2021, il participe à la Biennale de Saint-Paul-de-Vence et écrit un roman mettant en scène le lien entre les Hommes et les Ormes. Ce texte lui inspire de nouvelles créations autour des Ormes et de leur mémoire, avec des installations, des empreintes en céramique, des recherches sur la lumière oubliée et le renouveau à travers un travail sur les fibres optiques.