« Qu’avons-nous fait de notre empathie pour les plantes et les animaux ? » Han Kang, prix Nobel de littérature, 2024
Inspiré du Songe de Poliphile écrit en 1499, Le Jardin des Songes offre un espace hors du temps, un monde en transformation perpétuelle. La réalité physique se mêle à celle du rêve, des visions et des apparitions. Dans ce parcours initiatique contemporain, les excroissances sculptées en fins grillages blancs changent les ruines architecturales du roman d’origine en allégories de la Nature. Ce « jardin-conte » dispose en son centre d’un miroir d’eau magique entouré de plantes aquatiques, comme un regard au cœur de la forêt (puissant symbole de vie, activateur de nos sens). Il reflète certains aspects de notre univers intérieur, en quête de maturité. L’eau apparait derrière une pergola inspirée de Léonard de Vinci, symbole des savoirs. Une petite fille est assise sur un tronc.
Tout autour, greffés sur les bois couchés, suspendus dans les rayons du soleil, émergeant de l’eau, jaillissant des plantes aquatiques ou des plantes grimpantes, entre brumes et lumières, apparaissent des êtres hybrides (nymphe-ailée, batracien-papillon, oiseau-épiphyte, insecte-racine), figures mi-végétales, mi-animales, presque humaines. La matière sculptée célèbre les quatre éléments fondamentaux de notre existence : la terre, l’eau, l’air et le feu. Grâce à leurs contours flous et légers, les apparitions sculptées, tout comme les visions de Poliphile, oscillent entre le réel et le rêve. Des filets d’eau (symbole de la pluie) et des évocations de brume (symbole de l’évapotranspiration) soulignent l’atmosphère hantée du jardin. L’esprit de Dame–Nature rôde.
CONCEPTEURS
Thierry HUAU, paysagiste, Daniela CAPACCIOLI, sculpteur, Association « Berceau de Nymphéas »
FRANCE

Thierry Huau architecte paysagiste DPLG diplômé de l’École Nationale Supérieure de Versailles, urbaniste et ethnobotaniste, est impliqué dans la conception et la réalisation de nombreux projets nationaux et internationaux. Il intervient régulièrement sur les questions environnementales, urbanistiques, architecturales, paysagères et sociales associant préservation du patrimoine historique et culturel et aménagement du territoire. Il assure la direction artistique de nombreux projets. Ancré dans la vague verte, l’Atelier Thierry Huau, créé à Giverny en 2018, a pour objectif de produire un débat autour de la notion des patrimoines naturels et bâtis. Soucieux de transmettre la beauté d’un site par un jardin à travers son histoire et sa géographie, de Paris à Beyrouth, de Antananarivo, à Hanoï, Thierry Huau emprunte à l’art de la scénographie ses outils pour développer sa propre palette ludique et créative. L’Atelier Thierry Huau apporte par ses contributions diverses, conférences, publications, livres, colloques, événements un regard sensible sur notre environnement et la culture singulière des lieux. Thierry Huau est à l’initiative de projets de développements touristiques et culturels innovants autour des enjeux « Culture, jardins, tourisme et ruralité », C’est tout particulièrement au Temple-sur-Lot (47) que Thierry Huau a créé en 2018, l’association « Berceau des Nymphéas » destiné à la promotion des intelligences du patrimoine en zone rurale et la création de destinations touristiques culturelles rurales... loin des sentiers battus. L’Atelier Thierry Huau est aujourd’hui représenté en Chine par Augustin Descamps à Shanghai et à Florence par Angelica Guareschi.
Daniela Capaccioli est une artiste plasticienne dont le travail se distingue par l’utilisation innovante du grillage pour créer des sculptures à la fois légères, transparentes et puissantes. Diplômée en scénographie de l'Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan, elle a complété sa formation avec des apprentissages variée dans les domaines du modelage et du tournage de l'argile, du moulage et du dessins, perfectionnant ses compétences à travers des cours et des ateliers en France et en Italie. Depuis 2011, Daniela Capaccioli travaille en tant qu'artiste plasticienne indépendante, exposant ses œuvres des lieux publics et festivals en France et en Italie. Ses créations ont été présentées dans des lieux prestigieux tels que le Parc Floral, le Parc Montsouris et les Serres D'Auteuil à Paris. Daniela Capaccioli a également été animatrice dans différents ateliers de poterie et de sculpture. Ses expositions personnelles, telles que Les Formes de l'Invisible au Parc Floral de Paris en 2021 et l'installation sur le bassin du Parc Montsouris, illustrent son engagement à créer un dialogue entre ses œuvres et l’environnement naturel, où chaque œuvre semble se fondre harmonieusement dans le paysage. Ce choix délibéré d’exposer en milieu extérieur crée une scénographie vivante, où l’art et la nature se répondent mutuellement. Ses œuvres sont également présentes dans des collections publiques telles le Château de Ranrouët, Le Jardin Alpin Saussurea et la Villa di Toppo Florio en Italie. À travers ses sculptures, Daniela Capaccioli invite le spectateur à une contemplation poétique, explorant les limites de la perception humaine et la beauté de l’invisible. Son œuvre est une quête constante de l’harmonie entre l’art, la nature, et les récits mythologiques qui habitent notre imagination collective.