14. Habiter le mur

La conception du jardin en tant que paradis a une longue histoire.

Le jardin du cloître, avec ses murs protecteurs et ses parterres parfaitement ordonnés, était destiné à recueillir l’Éden céleste et à le déposer sur Terre. Selon cette perception, le paradis est une forteresse contre l’inconnu, totalement séparée d’un extérieur sauvage et chaotique.

Habiter le mur la remet en question. Une place défensive, dont le but est d’exclure toute forme d’inconnu, rend-elle justice à l’idée du paradis ? La définition du paradis ne correspondrait-elle pas davantage à un seuil qu’à une enceinte ? S’il s’agissait d’un choix à faire, devant l’ouverture d’un passage ? Nous serions à l’orée de l’aventure, avec tous les aléas que comporte le voyage de l’existence humaine. Le paradis se trouverait être à l’intérieur même du mur. Il ne peut être ni un lieu de confort, ni un lieu de peur.

Habiter le mur postule que le paradis est, au contraire, un lieu de conscience, d’intégration et d’apprentissage. Un lieu dans lequel nous choisissons de nous engager et de nous mélanger, plutôt que de nous cacher derrière des murs.

Windy GAY, formatrice, Justin TUCKER, spécialiste de la fabrication, Dallas MYERS et Beau BURRIS, étudiants

 

 

Principale fondatrice de Trace, les travaux de Windy Gay sont ancrés dans la création d'espaces esthétiques, résilients et équitables. Sa motivation est amplement inspirée par une envie de mettre en lien les vies intérieures des gens avec leur vie physique, sensorielle, et ce faisant, d’éveiller l'empathie grâce à un point de vue plus intégré. Pour elle, concevoir des paysages internationaux riches en points de vue différents amène des changements positifs dans le monde. Windy est diplômée en philosophie avec une spécialisation dans l'art d'atelier, qu'elle a étudié au Mills College, et possède un master en architecture paysagère obtenu à l'Université du Nouveau-Mexique. Elle est aujourd'hui formatrice à la Fay Jones School of Architecture and Design de l'Université de l'Arkansas, à Fayetteville, dans l'Arkansas. Ses enseignements et recherches sont axés sur la relation entre le dessin et la réflexion, ainsi que sur l'importance de l'empathie dans l'éducation et dans la pratique de l'architecture paysagère. Par ailleurs, elle s'intéresse au potentiel ancré dans la création de dessins et de diagrammes qui mélangent supports analogues et digitaux, ainsi que des images fixes et en mouvement, pour nous aider à élaborer des solutions plus imaginatives et innovantes à nos environnements bâtis.

Justin Tucker aime créer de nouvelles idées et réaliser de nouveaux lieux, en particulier pour et avec d'autres êtres humains. Enseignant, créateur et concepteur, en plus d'être un solutionneur optimiste, il a dirigé, enseigné et collaboré sur un certain nombre de projets et ateliers palpitants de conception-construction près de chez lui et sur la scène internationale. Parmi ses récentes destinations, on compte la Norvège, l'Estonie, Venise ou encore Haïti. Il aime particulièrement travailler sur des projets dont l'échelle le place au plus près du corps humain et où l'expérience peut être le mieux explorée. Il arrive que les aspects ennuyeux de son travail soient occupés par trop de tâches de gestion, mais le travail créatif et – encore davantage – la joie de passer du temps avec sa femme et ses enfants le maintiennent en mouvement. Si on lui accorde du temps libre, on peut le retrouver à se promener dans la nature avec eux, occupés à ramasser de petits trésors dans les monts Ozark, près de chez eux, à Fayetteville, dans l'Arkansas. Il passe le plus clair de son temps de travail à exercer son métier de spécialiste de la fabrication à la Fay Jones School of Architecture and Design de l'Université de l'Arkansas, où il est également coordinateur des expositions de conception. En outre, il enseigne également un cours de Conception, réflexion et construction qu'il a créé pour la New School, une école locale indépendante d'enseignement primaire et secondaire. Il tient son savoir d'une licence en architecture effectuée à la Fay Jones School, ainsi que d'une expérience de presque 20 ans en tout dans la gestion de la construction de bâtiments, la construction paysagiste, le travail du bois, la conception architecturale et le prototypage, sans oublier l'intégralité de son enfance passée à fabriquer et à casser des choses.

Beau Burris est étudiant en architecture paysagère à la Fay Jones School of Architecture and Design à l'Université de l'Arkansas. Au cours de sa formation, il a mené à bien une grande variété de projets à différentes échelles, mais ce qu'il préfère, c'est concevoir les choses avec lesquelles les gens sont le plus en contact – les petites subtilités de ce que nous voyons et touchons. Titulaire d'une bourse du Gouverneur de l'Arkansas, il est actuellement Président de la branche étudiante de l'American Society of Landscape Architects. Son intérêt porte tout particulièrement sur la représentation de l'environnement construit et naturel, sur le défi de l'innovation graphique associé à chaque nouveau projet, et sur le fait de repousser les limites de la capacité des matériaux à transmettre le paysage à une grande diversité de publics.

Dallas Myers est originaire de l'Oklahoma, au centre de la région agricole des États-Unis. Il termine actuellement son cursus universitaire à l'Université de l'Arkansas, qui s'achèvera en mai 2019 sur l'obtention d'un diplôme en architecture paysagère avec option design d'intérieur. Suite à cela, il créera son entreprise de paysagisme et de sous-traitance tout en concevant et en fabriquant du mobilier. Ces deux domaines spécifiques ont suscité son intérêt à mesure qu'il réalisait l'intense passion qu'il vouait à la création de designs puissants et esthétiques. En plus de ces domaines, l'opportunité de se centrer sur les détails matériels s'est présentée. Chaque matériau offre une certaine tactilité qui résonne auprès de chacun, et sa passion consiste à orchestrer cette expérience. Il espère continuer à y travailler hors de sa formation et également par la suite.