06. Le Jardin Bijou
Carte verte donnée à Loulou de la Falaise
Publié le 03/11/2017
"Les accessoires ont un rôle important dans nos vies stressantes. Si vous sortez dîner et que vous n’avez pas le temps de rentrer vous changer, vous pouvez enlever votre veste et mettre un bijou. C’est beaucoup plus facile que de porter une robe de soirée dans le métro!" Loulou de la Falaise.
Ce Jardin Bijou est un jardin précieux, dans toutes les acceptions du mot : il est à la fois emprunt de luxe et sophistiqué, mais demeure aussi un jardin fragile et délicat. Le jardin, ses fleurs, ses fruits et les moments qu’on y passe sont inestimables.
Composé de plantes robustes et fleurissant jusqu’à l’automne, le Jardin Bijou a été conçu pour être admiré : ses rayures rappellent celles d’un tissu bayadère. En son cœur, le joyau repose sur un tapis végétal à l’aspect moiré mettant en valeur ses fleurs aux couleurs ’améthyste, de lapis lazuli, de perles et de corail.
C’est aussi un jardin où l'on peut s'y attarder : assis sur des bancs aux branches tortueuses et enveloppantes, à écouter l’eau bruissante et scintillante de la fontaine et des ruisseaux étincelants.
« Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime avec fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière. »
(« Les Bijoux », extrait « Les Fleurs du Mal », Charles Baudelaire)
CONCEPTRICE
Loulou DE LA FALAISE, créatrice de bijoux
FRANCE
Loulou de la Falaise au Domaine de Chaumont-sur-Loire, 2011 - © E. Sander
Loulou de la Falaise est née en Angleterre d’une mère irlandaise, Maxime, et d’un père français, le comte Alain de la Falaise.
Elle naît dans une grande famille aristocratique et artistique : sa mère étant le mannequin favori de Schiaparelli et son grand-père maternel, Sir Oswald Birley, le peintre préféré de la reine Mary. L’oncle de Loulou de la Falaise, Mark Birley, est le propriétaire de la célèbre boîte de nuit « Annabel’s » à Berkeley Square à Londres.
À l’âge de 7 ans, Loulou est admise dans un internat anglais dans lequel elle se coupe de la réalité et développe son imaginaire. Son adolescence se passe à Londres et c’est en parfaite bohémienne qu’elle savoure cette période.
Loulou commence sa carrière comme rédactrice de mode au magazine Harper’s Bazaar. Mais à la fin des années 60, Loulou suit sa mère - qui vient de se remarier avec le conservateur du Metropolitan Museum, John Mackendry – à New York.
À New York, Loulou s’adapte vite à son nouveau mode de vie ; parmi ses amis, elle compte le photographe Robert Mapplethorpe et l’artiste Andy Warhol. Ses premiers pas dans le monde de la mode laissent présager une belle carrière.
Comme sa mère, modèle pour Cecil Beaton, Loulou devient mannequin pour Vogue et travaille avec les meilleurs photographes de mode: Richard Avedon, Helmut Newton, Steven Meisel, et bien d’autres tout en dessinant des imprimés pour Halston.
En 1966, Loulou se marie avec l’aristocrate irlandais Desmond Fitzgerald mais la vie dans un château gothique en Irlande ne correspond pas à son caractère. Le couple se sépare moins d’un an après leur union.
De passage à Paris en 1968, Loulou fait la connaissance d’Yves Saint Laurent à un thé donné par son ami Fernando Sanchez. Deux ans plus tard, le couturier lui demande de rejoindre son équipe et c’est en 1972 que Loulou entre dans la maison Yves Saint Laurent.
Loulou était la seule personne du studio à tutoyer Yves Saint Laurent, personne n’était plus proche de lui qu‘elle. Il lui confie le département « accessoires et maille ».
À la marque Yves Saint Laurent, Loulou apporte sa fantaisie, ses couleurs, son attitude et son propre style - car c’est une véritable « originale ». Comme sa mère Maxime disait toujours : « Loulou a cette capacité unique de créer un vêtement d’un rien… Elle pourrait habiller quelqu’un en partant de vieilleries et d’une simple épingle à nourrice ». Loulou crée approximativement 2000 pièces de bijoux par an pour les collections haute couture, prêt-à-porter, et entre saisons d’Yves Saint Laurent.
En 1977 Loulou se marie pour la seconde et dernière fois, à Thadée Klossowski de Rola, fils de l’artiste Balthus. Selon Madison Cox, ils forment le couple le plus chic de Paris: « Ce sont des gens qui sont naturellement et incroyablement glamours. » Alicia Drake écrit : « Ils personnifient la fantaisie parisienne des années 70, la vie artistique, aristocratique, la mode, l’élégance, la beauté, la jeunesse et l’excès. Le tout distillait en un seul couple. »
Le mariage de Loulou et Thadée est célébré dans une petite île du Bois de Boulogne. La fête est organisée par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Les 500 invités symbolisent « la vie de Loulou l’Anglaise, la New Yorkaise, et la vie de Thadée à Rome ainsi que leur vie Parisienne à tous deux ». C’est la première fois qu’un tel mélange se produit à Paris: âges, classes sociales, activités de chacun, caractères sont divers. Les invités sont conquis et sont ravis de se rencontrer.
Après 30 années de collaboration, Yves Saint Laurent prend sa retraite. Loulou décide alors de lancer sa propre marque en février 2003. Son rêve devient réalité : créer une maison anglaise au cœur de Paris.
Au sein de prestigieuses boutiques parisiennes telles que l’Eclaireur ou Liwan, on peut trouver de véritables trésors : des bijoux et des pièces uniques de tous les matériaux rappelant à quel point Loulou aime l’artisanat et le voyage.
En 2007, Loulou commence à travailler avec Oscar de la Renta, sur sa ligne de bijoux joaillerie, que l’on retrouve dans les boutiques du designer.
Enfin, début 2008, Loulou a démarré deux nouvelles collaborations, l’une avec la chaîne de télévision américaine Home Shopping Network, pour laquelle elle dessine des bijoux et des accessoires, et l’autre avec la maison Asiatides pour laquelle elle crée des collections d’objets en porcelaine et cloisonnés.