04. La transparence du ver
Publié le 03/11/2017
Et si vous deveniez un insecte et si vous entriez dans la peau de la terre ?
Ce jardin est un voyage dans le ventre d’une tanière, le refuge d’un animal quelconque que les visiteurs traversent ou s’approprient.
Les approches sont multiples : se sentir taupe ou ver de terre en pénétrant dans un tunnel, mélange de terre et de branchage, synthèse d’un nid et d’un terrier. On peut aussi le parcourir en profitant des événements qui l’animent ou encore observer, le corps sous terre et la tête à fleur de tige, les traces laissées par les animaux, leurs habitats, les différents écosystèmes représentés.
Ce jardin exprime le désir de plonger un instant dans cette peau de la terre qui a inspiré tant d’imaginaires, mais il exprime aussi la voluptueuse envie de se laisser envelopper par un torchis un peu bestial.
Le jeu est d’offrir un point de vue bouleversant sur une biodiversité qu’on piétine et qu’on se donne rarement le temps d’observer, tout en envoûtant les visiteurs, qui vont se transformer en orthoptères, hémiptères, passeriformes.
CONCEPTRICES
Anne BLOUIN et Alessandra BLOTTO, paysagistes
FRANCE
De gauche à droite : Anne Blouin et Alessandra Blotto
Anne Blouin est petite-fille de maraîcher angevin depuis 1983, paysagiste de l'école de Versailles depuis 2008, un peu architecte, un peu plus illustratrice, un peu beaucoup aventurière et vagabonde depuis toujours, elle aime passionnément les promenades de hauts sommets.
Entre l'élaboration d'une jardinière et des études de grands territoires, entre les cailloux et les ruisseaux, annecommeleprenom (comme nom de fabrique) met à l'épreuve nos sens, qu'elle aime partager avec petits et grands. Avide de grands paysages, à l'appel d'un volcan islandais, elle explore volontairement et expérimente la permaculture au sein d'un éco-village sur cette île du paradis arctique.
Alessandra Blotto est née à Turin. Après son diplôme en philosophie esthétique, elle arpente l’Afrique du Gabon au Mali et tourne deux documentaires au Burkina et au Nigéria. Arrivée en France à l’âge de 30 ans, après la naissance de son premier enfant Hector, elle rejoint l’Ecole du Paysage de Versailles, promotion 2004-2008. A partir de 2008, donc, un nouveau diplôme et un nouvel enfant dans la poche, elle participe à quelques concours d’idées, réalise un petit jardin, collabore à deux études territoriales, fait une fugace apparition dans une agence du premier arrondissement et quitte Paris pour s’établir dans la vallée du Petit Morin, en Seine et Marne, avec ses enfants, deux moutons, des poules et un lapin qu’elle ne mangera pas pour Noël.