04. Explosive nature
Jetées par dessus les clôtures, déposées dans des interstices, dispersées directement sur le sol sans être plantées, les bombes à graines participent à la renaturation de notre environnement. Pratique ancestrale de l’agriculture japonaise, reprise par la guérilla jardinière, ces bombes de semences protègent les graines jusqu’à ce qu’elles se trouvent dans des conditions idéales pour germer.
Décerné le 1er juillet 2016 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins
Ce jardin des siècles à venir est le fruit du génie de la nature, de sa capacité à se multiplier, se diviser, s’organiser et s’harmoniser. Réinterprétant cette technique des bombes à graines, ce jardin est autonome, il se construit et se développe de lui même, survient où on ne l’attend pas et peuple des espaces perçus comme infertiles, les interstices, les délaissés, les toits…
Les plantes discrètes entre les fissures du caillebotis attirent la curiosité. On est alors invité par une structure impétueuse à découvrir le jardin. Foisonnant de bombes de semences et de végétal, elle s’élève et nous propulse vers des espaces où le végétal a repris ses droits.
Le fruit de ce bombardement crée un véritable jardin, riche en contrastes et en biodiversité. Les boules de graines continuent à germer, puis se fissurent, libèrent de jeunes pousses. Le jardin et sa structure évoluent. Les plantes grimpent et habillent la structure, elles s’épanouissent quand le caillebotis s’efface. Le jardin met en scène et magnifie ces plantes qui se suffisent à elles-mêmes, plantes rudérales qui poussent dans des conditions parfois extrêmes, sans l’aide de l’homme.
Alors, préparez-vous pour un voyage dans cette Explosive nature.
CONCEPTEURS
Marguerite RIBSTEIN, paysagiste DPLG et Grégory CAZEAUX, architecte DPLG et paysagiste
FRANCE
Née en 1986, Marguerite Ribstein a grandi en Alsace. Après une classe préparatoire littéraire et des études de géographie, elle obtient son diplôme de paysagiste dplg à l’Ecole du paysage de Versailles en 2010. Ensuite, elle a enrichi sa sensibilité professionnelle en agence de paysage à Strasbourg puis à Lyon. Entre projets liés au transport (tram, réseaux de pistes cyclables), écoquartiers et ZAC, elle s’est constituée une bonne méthode de travail et de solides connaissances sur les marchés publics. Parallèlement, différents projets privés, workshops, ou concours ont enrichi son savoir-faire. Aujourd’hui, elle développe ses projets en tant que paysagiste indépendante. Travaillant autant sur des jardins de particuliers que sur des espaces publics ou d’entreprise, des quartiers de logements et des projets urbains, elle cultive le dialogue entre ces différentes échelles. Chaque projet est un récit, une histoire à raconter qui permet de faire rêver ceux qui le pratiquent ; elle s’attache à créer des projets durables et singuliers, dans lesquels la nature fait son œuvre en étroite collaboration avec l’homme. Elle travaille dans toute la France, principalement en Rhône-Alpes et en Alsace, mais aussi à l’étranger. La participation des acteurs du projet lui est chère, comme elle a pu l’expérimenter lors de diverses missions en France mais aussi en Afrique du Sud et en Tanzanie (Zanzibar).
Né à Bordeaux en 1977, Grégory Cazeaux obtient son diplôme d’architecte DPLG à l’Ecole d’Architecture de Nantes. Il a débuté sa pratique en travaillant sur des programmes architecturaux et urbains au sein de diverses agences parisiennes et strasbourgeoises. Puis il a enrichi son parcours en collaborant en agence de paysage : il a participé à de nombreux projets nationaux d’espaces publics, de parcs urbains ou encore des projets d’aménagements liés à la création de tramways et BHNS. Sans délaisser l’échelle architecturale, il s’est presque instinctivement orienté vers l’aménagement d’espaces publics et paysagers, avec l’ambition de mettre son savoir-faire et son énergie au service de la ville et de sa communauté. Aujourd’hui installé en indépendant à Lyon, il développe plusieurs projets en France ainsi qu’à l’étranger. Il collabore régulièrement avec différents professionnels sur des concours, études urbaines, jardins, espaces publics et projets architecturaux. Il s’attache, au sein de sa pratique actuelle à imbriquer architecture, urbanisme et paysage, trois disciplines intimement liées, pour créer des projets plus riches. Pour lui, c’est dans la communication entre ces trois échelles que se trouve la source d’une pratique au service des usagers et de leur ville.