Hôtel Le Bois des Chambres & Restaurant Le Grand Chaume

Le Petit Salon

Publié le 19/10/2022

Cette pièce qui fut un temps une chambre à coucher abrite désormais un ensemble mobilier d’une valeur exceptionnelle exécuté par le prestigieux ébéniste Pierre-Benoit Marcion.

Il a été commandé entre 1814 et 1817 par le duc d’Aumont, pair de France et gentilhomme de la chambre sous Louis XVIII, pour son hôtel particulier parisien. Classé Monument Historique, il est constitué de huit chaises, deux canapés, un écran de cheminée, un fauteuil et un bout de pied.
Ces pièces d’ameublement garnies d’un tissu nommé lampas Hortense, de couleur verte, évoquent la présence à Chaumont de Germaine de Staël.

 

Germaine de Staël

En 1810, l’écrivain Germaine de Staël expie chez son père au Château de Coppet, en Suisse, son opposition bruyante à l’empereur Napoléon. Pour lui permettre de surveiller l’impression de son nouvel ouvrage, De L’Allemagne, à Tours, Leray fils, dit James Leray, propriétaire du Domaine de Chaumont, lui propose d’habiter le château en son absence, car il offre un asile commode, ni trop proche de la capitale, ni trop éloigné du milieu intellectuel de Paris. Madame de Staël accepte et attire au Château sa petite cour de fidèles : le romancier et homme politique Benjamin Constant, la célèbre femme d’esprit Juliette Récamier, les allemands Adalbert Von Chamisso, écrivain et botaniste, et le philosophe Schlegel. C’est un public indispensable, tout à la fois salon de lettres et noyau d’opposition. D’avril à août 1810, le Château abrite cette société distinguée qui trompe son désœuvrement en discutant politique, littérature et amour. Leray fils annonçant son retour, Madame de Staël préfère partir pour le proche Château de Fossé. Les premiers fascicules de son ouvrage De L’Allemagne sont aussitôt saisis, l’œuvre est condamnée le 24 septembre, et son auteure sommée de quitter la France. Madame de Staël regagne alors la Suisse.