La chapelle
Publié le 19/10/2022
La chapelle occupe l’extrémité de l’aile Est du Château. Elle est élevée, comme elle, entre 1498 et 1511, par Charles II de Chaumont-Amboise. Nous sommes sous le règne du roi Louis XII.
L’édifice est pourvu d’un petit transept et d’une abside à trois pans, dirigée vers le Nord. Trois grandes fenêtres en tiers-point éclairent cette abside et deux autres plus petites s’ouvrent sur un pan coupé dans les croisillons. Sous celles-ci, règne une frise d’arcatures redentées du XVIème siècle, rappelant celle de la chapelle Saint Hubert du château d’Amboise. De chaque côté de la nef, des colonnes torses sont ornées d’arabesques couronnées de coquilles.
La messe à l’époque des Broglie
Gabriel-Louis Pringué, écrivain et intime de la famille de Broglie, séjourne régulièrement à Chaumont. Il raconte, dans son ouvrage intitulé Trente ans de dîners en ville : "Chaque dimanche, vers midi un quart, de son lit, la princesse de Broglie téléphonait qu’à midi et demi, le chapelain pourrait monter à l’autel. Nous entendions la messe dans la chapelle. Elle, toute seule, de la tribune de la chambre de Catherine de Médicis. À midi et demi, le prêtre commençait la messe, jetant de temps à autre un regard éploré vers la tribune qui demeurait vide. Arrivé à l’évangile, et la tribune s’obstinant à rester vide, l’abbé disait lentement de saintes prières. Cela durait quelquefois une demi-heure. Alors, tout d’un coup, on entendait le pas trépidant de hauts talons marteler les dalles des appartements historiques. Un valet de pied soulevait la tapisserie de la tribune, la princesse, pas encore coiffée, en chemise de nuit, en robe de chambre, enfouie dans un manteau de zibeline, lui tendait son pékinois favori et recevait en échange son livre d’heures. Elle mettait ses lorgnons, annonçait en toussant sa présence. Le prêtre, réveillé de ses prières, sursautait, clignant un œil vers la tribune royale. La messe continuait. Un jour, le comte d’Obidos, grand seigneur portugais familier de Chaumont, lui dit : Princesse, vous êtes la seule qui osiez faire attendre Dieu."
Les vitraux
La réalisation des vitraux de la chapelle est le produit d’une triple collaboration. L’architecte des Broglie, Paul-Ernest Sanson, fait sur les origines et l’histoire du Château des recherches qu’il résume dans un ouvrage manuscrit sous le titre Les seigneurs de Chaumont-sur-Loire, notices historiques. Par la suite, le maître-verrier Georges Bardon est chargé, en mars 1884, de la composition et de l’exécution des verrières selon les notes de l’architecte. Enfin, le peintre d’histoire Jean-Paul Laurens réalise sur la demande de Georges Bardon, avec l’agrément du couple princier et l’assentiment de leur architecte, les cartons à reproduire. La coopération de ces trois corps de métier permet la pose des cinq verrières en juillet 1888.
L’ensemble des vitraux relate des épisodes de la vie de la famille Chaumont-Amboise:
> la verrière centrale représente un épisode du Jugement Dernier où l’on fait intervenir divers personnages qui figurent tous dans l’histoire de Chaumont, comme le cardinal Georges d’Amboise, vêtu de rouge.
> la petite verrière sur la droite représente le cardinal Georges d’Amboise, frère de Charles Ier et oncle de Charles II. Derrière lui, se trouve son saint patron, Saint Georges et au-dessous sont reproduites les armoiries du cardinal.
> la petite verrière sur la gauche met à l’honneur le roi Louis XII. Derrière lui est figuré son saint patron, Saint Louis, et au-dessous sont reproduites les armes du roi.