Galeries Hautes du Château
Gilles Walusinski
"Regard sur un patrimoine rural : le Périgord en 1979"
Publié le 23/11/2018
1979 : année du Patrimoine. Pour célébrer l’événement, le Ministère de la Culture lança une commande publique, Dix photographes pour le Patrimoine. Gilles Ehrmann, Bernard Descamps ou encore Willy Ronis furent ainsi sollicités, au même titre que Gilles Walusinski. C’est dans le Périgord que ce dernier choisira de s’immerger, un mois durant, afin de saisir l’essence de cet "archétype rural français". Ses photographies en noir et blanc, issues de négatifs réalisés "à la chambre", dépeignent la France profonde aux formats 13 x 18 cm et 10 x 12,5 cm… Une fenêtre sur un territoire et une histoire où "Les volets des vieilles sont entr’ouverts et veillent sur des places vides. Les enfants sont à l’école, les parents à l’usine, à la ville, les vieux au café, à l’hospice. Les notables mangent du confit." À Chaumont-sur-Loire, plus de vingt ans plus tard, Gilles Walusinski présente des tirages originaux de cette nature habitée. Dans des lieux symboliques d’un patrimoine à l’époque encore préservé du tourisme, il nous emmène sur les routes de campagne, dans les forêts, les villages, jusqu’à Monpazier, où la photographie de "l’épicerie générale" n’est pas sans rappeler celle du Café de France de Willy Ronis (L’Isle sur la Sorgue). Des paysages intemporels, d’une grande force de suggestion.
Repères biographiques
Gilles WALUSINSKI
FRANCE
Né à Poitiers en 1945, Gilles Walusinski grandit à Paris. C’est à l’âge de 7 ans qu’il reçoit son premier appareil photo, signant ainsi le début d’une carrière entièrement consacrée à cet art. Ses études scientifiques, qui ne le passionnent guère, lui offrent la possibilité d’assister André Lallemand à l’Observatoire de Paris. Aux côtés de ce génial inventeur, Gilles Walusinski voit les prémisses de l’invention du photomultiplicateur ou encore de la caméra électronique. En 1967, sa décision est prise : il sera photographe. L’aventure continue en 68, avec la rencontre de Roger Pic, Robert Doisneau, Jean Lattes, Henri Cartier Bresson dont il devient l’ami. Deux ans plus tard, il devient apprenti de Gilles Ehrmann, obtient ses premiers contrats avant de devenir, en 1979 le collaborateur régulier de la revue l’Architecture Aujourd’hui. Ce fut le début d’une longue série de reportage d’architecture dans lesquels l’artiste fait passer son goût pour le paysage. Depuis lors, Gilles Walunsinski cultive son activité artistique et son bouillonnement créatif, auxquels s’ajoutent une implication forte non seulement dans la défense des intérêts de la photographie mais aussi dans celle du patrimoine photographique français.