Château
Karine Bonneval
"Phylloplasties"
Publié le 16/05/2019
Le projet Phylloplasties présenté au Château de Chaumont-sur-Loire est né d’une réflexion sur les serres botaniques, qui sont pour l’artiste l’incarnation de notre volonté de main mise sur la nature. Les plantes, découvertes dans les forêts primaires par les grands explorateurs du XVIIIème, ont été ramenées en métropole et conservées dans des microcosmes artificiels de verre. On pourrait presque imaginer que ce sont encore ces plantes ou leur descendance qui sont aujourd’hui les spécimens que l’on conserve précieusement comme des témoins bientôt disparus des anciens territoires vierges.
C’est l’image de cette nature rendue artificielle qui a été le point de départ du film Acclimatation, et de la série de plantes transformées.
Disposées dans les Salons, la Bibliothèque et la Salle à Manger de la princesse de Broglie, les Phylloplasties de Karine Bonneval présentent des extensions de plantes pour le moins originales : boutons, plumes, perles et matériaux divers semblent pousser sur les végétaux.
Repères biographiques
Karine BONNEVAL
FRANCE
Née à La Rochelle en 1970, Karine Bonneval vit aujourd’hui entre la région parisienne et le Cher.
Elle est représentée par la Galerie Martine et Thibault de la Châtre à Paris depuis 2001. Elle est également assistante à la création pour Olga Berluti depuis 1996, grand nom de la maroquinerie de luxe.
Fascinée par les procédés vernaculaires qui de tout temps ont permis aux humains d’exprimer leur relation au monde qui les entoure, elle développe un vocabulaire né du « fait main » pour produire des pièces autour de nos comportements sociaux contemporains.
Prothèses de corps, fétiches ou films recréent un univers parallèle, mais pourtant jamais très éloigné du nôtre : derrière le scintillement, le savoir-faire et le charme des matières de ses pièces organiques se dessine l’énergie animale d’objets aux accents grinçants.
« C’est à La Rochelle que Karine Bonneval a cultivé son désir de comprendre, d’apprendre, de voir. Le cabinet de curiosités du muséum Lafaille a nourri son imaginaire dès l’enfance. Après des études aux Beaux-Arts d’Angoulême et aux Arts-Décoratifs de Strasbourg, entre son micro-univers de Bagnolet et la capitale, elle invente, dans l’océan urbain, son propre cabinet artistique de curiosités. Ses travaux révèlent son regard d’éthologue appliqué au genre humain. Chaque œuvre saisit des états fugitifs d’introversion ou d’extraversion. La Garde-robe de l’attente, les Habits de parade et les Conversations dessinent une articulation anatomique des comportements humains. En route ! pointe notre rapport fétichiste et obsessionnel à l’objet automobile ». (Dominique Truco, directrice artistique de la Biennale d’Art Contemporain de Melles)