23. Terre à sons

Quand un paysagiste et un acousticien se lient d’amitié et partagent leurs sensibilités autour d’un jardin des sens.

Le projet Terre à sons est un jeu autour des sens qui propose un parcours aux variations sensorielles décuplées. Le visiteur pénètre tout d’abord dans un sas anéchoïque et sombre dans lequel les sensations sonores et visuelles sont quasiment inexistantes. Cet abri de feuilles mortes ne laisse rien présager de la suite, si ce n’est l’aperçu, au travers d’une meurtrière colorée, d’un jardin luxuriant à la végétation dense et mouvementée. Une fois les sens apaisés, le promeneur sort du sas et découvre un univers énergique et coloré : un jardin en forme d’onde sonore se propage devant lui. Des cheminements circulaires, labyrinthiques l’invitent à arpenter ces ondes fleuries à la découverte de végétaux aux odeurs et aux textures variées. Le visiteur découvrira alors des girouettes et calebasses qui émergent de la végétation avec lesquels il pourra animer le jardin. Arrivé au cœur de l’onde, il circulera autour d’une structure de bois  tressé tel un “gridshell” sur laquelle pousse des végétaux grimpants aux floraisons exubérantes. En parcourant cette végétation, le visiteur pourra trouver de grands réflecteurs acoustiques en bois qui focalisent et amplifient les sons provenant du jardin. En se plaçant au centre de ces réflecteurs, il pourra alors faire l’expérience d’une audition décuplée. Ces deux espaces ludiques proposent aux grands et moins grands  de construire un fauteuil ou un promontoire à l’aide de cubes de bois emboitables. Enfin, en quittant la parcelle, le visiteur repassera dans le sas pour régénérer ses sens avant de poursuivre sa visite.

NL-Paysage -Nicolas LIMOUSIN, paysagiste DPLG- et LE PHONOGRAPHE -David PEAU, ingénieur acousticien-

 

« Après un BTS aménagement paysager au Lycée horticole de la Mouillère à Orléans, j’intègre l’école d’architecture et de paysage de Bordeaux. Au fur et à mesure de l’avancée dans mon cursus, l’envi de partir, de découvrir de nouveaux horizons me pousse à partir une année à l’université d’agriculture et de paysage de Suède à Malmö (SLU). Ce fut le temps de la rencontre avec un paysage et une urbanité différente de ce qu’il m’avait été donné d’observer. Pour poursuivre cette aventure, j’ai utilisé cette expérience nordique pour mon Travail personnel de fin d’étude intitulé « SHARED-SPACES ».  En 2011, je créé l’agence NL-PAYSAGE situé en Dordogne à Terrasson-Lavilledieu. Et aujourd’hui, grâce à une étroite collaboration avec les architectes, urbanistes et élus locaux, je développe des projets au plus près de la nature, des sens et des lieux. »

 

David Peau est passionné de nature et de son depuis toujours. Enfant il aimait passer des moments à se cacher dans la forêt pour se faire oublier des animaux afin de les écouter vivre autour de lui. A l’âge de 10 ans c’est la découverte du chant avec la Maîtrise de Chartres qui va lui permettre de découvrir l’acoustique irréelle de la cathédrale de Chartres et ses infinies variations. A l’adolescence, David continu son apprentissage sonore en jouant de la batterie, de la guitare et de la basse dans différents groupes avec une idée plus claire encore de son avenir : jouer avec les sons d’une manière ou d’une autre ! Ce sera par le chemin de l’acoustique physique et de l’université des sciences du Maine qu’il va parcourir les sons et leurs variations dans une nuée d’équations quelque peu déconcertantes ! Après un dizaine d’années d’exercice, David crée le bureau d’études Le Phonographe et renoue avec la nature en s’installant en Corrèze. C’est là qu’il se lie d’amitié avec Nicolas Limousin, architecte paysagiste et qu’ils partagent leur atelier et maintenant ce projet « Terre à sons ».