19BIS. RÉSURRECTION, ÉLOGE DE LA DÉFAILLANCE
Publié le 25/09/2017
Ce jardin est une invitation à regarder autrement, tout en métaphores et paradoxes. Il est une promenade méditative libre, qui incite à se pencher sur la "condition humaine" et suscite les questionnements : et si les péchés étaient plutôt de magnifiques sources de force vitale et d’énergie capables de briser le béton ?
PRIX SPÉCIAL DU JURY
Décerné le 4 juillet 2014 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins
Les péchés sont pensés par la conceptrice comme la "Sève de l’humanité", elle propose de s’incliner pour regarder dans le creux de chaque interstice pour alors, peut être, y trouver un sens caché, un sens propre à chacun.
Ce jardin vous donne le sentiment trompeur de pouvoir tout voir au premier regard mais, bien au contraire, il vous faut le parcourir avec attention pour pouvoir deviner par la forme que prend le béton drainant, les péchés qu’il signifie. Vous apercevez ainsi des failles dans lesquelles la végétation se glisse peu à peu, pour ensuite s’ouvrir sur la forêt originelle composée de fougères, prêles et mousses.
CONCEPTRICE
Ana MORALES, artiste paysagiste
FRANCE
Née à Paris et originaire des îles Canaries, Ana Morales est très tôt témoin de la métamorphose de son "territoire". Elle se sent très vite concernée par la possibilité d’agir pour son "embellissement intelligent". Nourrie depuis son plus jeune âge par une formation artistique (musique et danse), elle se dirige d’abord naturellement vers le cinéma, où elle assiste le réalisateur aussi bien dans l’organisation du tournage que dans l’artistique et la mise en scène. Mais donner à voir le meilleur d’un lieu en le "bien cadrant", et en dissimulant sa "vérité", ne lui suffit plus. Sa volonté est de transformer l’espace "durablement" et sous tous ses angles.
Son ambition de participer à l’amélioration du paysage est le fruit de ces prises de conscience. Elle intègre alors l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et en ressort diplômée en 2013, avec ses propres clés pour réinventer le paysage : les dimensions environnementale, historique, sociétale, esthétique et l’ouverture nécessaire à toujours apprendre.
Son ambition est de concilier la "Nature et ses énergies", avec l’humain. Elle s’inspire surtout de ses voyages, du Cinéma et de son cadrage, de l’Homme, de sa quête du bonheur et de ses Emotions et enfin de la Nature et sa puissance, son intelligence et sa beauté infini.
Pour elle, un jardin prend tout son sens lorsque celui qui s’y attarde ressent, et parvient par cette halte, à s’interroger sur le monde, son monde. Car tout n’est pas donné à voir immédiatement, il faut chercher, trouver un sens, son propre sens, l’identifier, s’identifier, s’y sentir, se sentir, ressentir……Les émotions… la sève de l’être humain.
À Chaumont-sur-Loire, c’est avoir la possibilité et la chance, de travailler avec un matériau controversé, servant à l’infrastructure routière, le lier au végétal, pour finalement le rendre poétique.