19. Il était une fois… une forêt
La forêt est un élément central et emblématique des contes, un espace sauvage à la fois magique et effrayant. Elle abrite des créatures surnaturelles, telles que des sorcières et des ogres, représentant un monde échappant aux lois du monde ordinaire. Chargée de symbolisme, la forêt est un lieu d’initiations, où les personnages rencontrent des inconnus et affrontent des épreuves périlleuses, en ressortant grandis et renforcés. C’est également un espace où l’on se perd. Dans la version de Charles Perrault, le Petit Chaperon Rouge fait face à un destin tragique, en étant dévorée par le loup, sans être secourue. La forêt des contes agit comme un révélateur de soi, en mettant à nu les émotions et oblige à se découvrir.
Comme dans un labyrinthe, des chemins sinueux et sombres forment un enchevêtrement d’allées, menant soit à des clairières, soit à des impasses. Chaque détour représente une découverte, un dilemme où les choix mènent à la lumière ou à l’obscurité. Au sol, des incrustations marquent le chemin, telles les miettes du Petit Poucet. Inspirés des étranges faux de Verzy, ces hêtres tortillards qui poussent dans la forêt champenoise, des arbres et des arbustes dressent leurs branches noueuses. Ils évoquent des créatures de contes qui semblent murmurer leurs secrets aux passants. La végétation habite les lieux. Des fraisiers et des rosiers suscitent l’émerveillement et la tentation, tandis que lupins et tritomes se distinguent par leurs fleurs coniques, rappelant les chapeaux des lutins, et que les pensées, avec leurs pétales en forme de petits visages de nains, semblent discrètement nous observer.
CONCEPTRICE
