09. 100 ans de sommeil
Il était une fois une belle endormie qui, sous le coup de la magie, s’endormit pendant cent ans... L’histoire raconte qu’elle se réveilla grâce au baiser d’un prince charmant. Mais qui nous dit qu’elle attendait un jeune homme ? C’est une vision bien datée qui mérite d’être revisitée. Cent ans de sommeil, nous dit brièvement le conte, sans rien livrer de ce long moment où elle dormait, protégée par le végétal.
Cette parenthèse est le début d’une autre histoire. La nature, merveilleusement complice et protectrice, prépare une métamorphose dans le secret du roncier qui enlace la belle endormie. La jeune femme sent, rêve, et développe une communication bien différente, intuitive, sensuelle, avec ce qui l’entoure. Sans doute a-t-elle accès à l’invisible. A l’abri des regards, elle se construit, se nourrit d’un riche imaginaire qui la fait grandir ; elle s’épanouit.
Et ce baiser qui la réveille ? Il y a là aussi matière à réfléchir ! Dans la logique de cette transformation, elle se réveille d’elle-même, prête à affronter le monde réel grâce à cette vie souterraine dont elle s’est nourrie. N’étant pas totalement à la merci de l’autre, mais forte de ses propres décisions ! Cette histoire est née au creux d’un arbre, dans le jardin d’un château. Entouré de végétations de sous-bois, l’arbre est comme protégé du monde extérieur. Le promeneur peut s’y réfugier pour méditer. L’expérience du conte s’éprouve par des changements d’échelle, par le mélange du vrai et du faux. Décors et dessins installent leurs saynètes au cœur du végétal.
À chacun de revisiter cette histoire bien connue ou de poursuivre sa rêverie.
CONCEPTRICES

Diplômée depuis 1998, Mélanie Claude vit et travaille entre Paris et Angers sur des projets divers où la scénographie est au cœur de son approche sensible et de la conception. Depuis plus de 20 ans, elle met en scène des lieux de vie, des expositions, des jardins et valorise le patrimoine dormant. Son travail s’appuie sur les moyens employés au théâtre pour susciter la curiosité, l’imaginaire et le rêve. Elle réalise la restitution de la Grotte Chauvet en 2013, ce projet bouleversera son parcours. Elle conçoit de nombreuses scénographies de projets « artistiques » et met en scène la collection particulière de Patrick Blanc. En 2003, elle participe au Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire pour l’édition « Mauvaises herbes ». Elle réalise le premier jardin de l’OTJ, au rendez-vous des plantes de Courson. À présent elle se consacre à la création d’un projet personnel autour du monde du végétal. Née d’une famille d’horticulteurs, « Turc » elle est sensible au jardin et au végétal depuis son enfance.
Annie Peltier suit des études aux Beaux-Arts d’Angers pendant 5 ans de 1979 à 1984. Après 12 ans en tant que décoratrice pour les films d’animation, elle crée sa Compagnie Vent Vif où elle conçoit et scénographie des spectacles jeune public. Elle en écrit les histoires, des narrations qui puisent leur inspiration dans les contes et toujours en lien avec la nature. Elle créé des performances in situ dans le paysage, installations qui mélange l’art plastique et textes poétiques. Elle poursuit son travail de plasticienne en participant à des scénographies, des installations avec Scèn’Art, Lucie Lom et son travail de dessin.