12. Un champ de ruines
Publié le 27/12/2023

Ce jardin, créé en 2004 et repris en 2005 par les jardiniers du Conservatoire, reprend la tradition de la représentation des ruines dans les jardins telle qu’elle s’est pratiquée depuis le XVIème siècle. La fascination des ruines a en effet été l’un des grands thèmes d’inspiration des jardins du XVIIIème siècle : à Schönbrunn, c’est un temple grec qui semble s’être enfoncé dans la terre ; à Sans Souci, près de Berlin, toute une colline (le Ruinenberg) rappelle aux occupants des palais qu’elle domine la vanité des richesses et de la puissance. Ici, cette maison évoque la maison penchée de Bomarzo ou les ruines de Potsdam.
À Chaumont, des traces de l’histoire semblent s’être concentrées dans ce jardin marécageux envahi par les roseaux : une maison enfoncée dans la terre surnage à peine : une "villa Hamilton" déformée par le temps est envahie de roseaux et de ronces. Seul un axe, très étroit, très éphémère permet d’imaginer à quel point elle a pu être belle. Une immense roue à aube métallique semble réchappée d’un désastre industriel. Au sol, des plaques de pierre, éclatées en morceaux, laissent encore entrevoir une maxime incompréhensible. Une tête dorée vient d’être découverte par des archéologues. Et tant d’autres choses encore qui réveillent notre mémoire et notre subjectivité.
CONCEPTEURS
Charlotte RUPH et Marie PLESSIER, paysagistes, et les jardiniers du Conservatoire
FRANCE