12. LE REFUGE IMMERGÉ
Le "Septième continent" continue de s’étendre sur les Océans. Afin de traiter ces immenses volumes de plastique, l'homme crée une machine filtrante sous la forme d'une galerie couverte de plantes qui se nourrissent de plastique, ce dernier étant peu à peu réduit en substrat, et recyclé au contact du végétal.
À la manière d’un cloître, la galerie renferme un jardin contemplatif ouvert sur le ciel. Celui-ci constitue un lieu luxuriant, qui laisse apparaître une profusion de végétaux dominant le visiteur. Au sein de cette machine végétale, il pourra entamer son processus de ré-oxygénation.
Ce jardin démontre, d'une part, la capacité de l’Homme à revenir sur les erreurs du passé et ainsi créer quelque chose de positif avec les déchets, en encourageant un milieu favorable à son existence à l’aide du végétal. Il montre, d'autre part, la capacité du végétal à renaître, même dans des conditions difficiles, et souvent sans intervention humaine. Telles des "intelligences végétales", les plantes transforment la matière. En effet, plus on se dirige vers le cœur du jardin, plus la matière s’affine. Par ce "phyto-recyclage", le plastique s’inscrit ainsi dans un cycle de vie, au même titre que la plante et l’Homme. Ce dernier trouve dans la reconquête végétale une ressource qui lui permettra de limiter son propre impact sur la nature.
Ce refuge est pour les concepteurs de ce jardin une contemplation, une vision du Jardin du Siècle à venir, un jardin nécessaire à notre survie, comme un nouvel espoir d’union entre le Végétal et l’Homme.
CONCEPTEURS
Maxime ARNOUX, Mathilde CHARÉE et Loïc ANTUNES, étudiants
Michel AUDOUY, enseignant
ÉCOLE NATIONALE SUPERIEURE DU PAYSAGE DE VERSAILLES
FRANCE
Mathilde Charée
"Conceptrice motivée et curieuse, je suis pleinement investie dans mon métier. Après des études littéraires, je suis entrée à l'Institut Supérieur des Arts Appliqués pour y faire un BTS Design d'Espace. Actuellement en dernière année à l'École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles, je poursuis mes études jusqu'en 2016. Je m'intéresse aux projets du Littoral et à ses problématiques comme le tourisme, et l'impact de la montée des eaux sur nos pratiques territoriales. D'autre part, la notion de cheminement intervient souvent dans mon travail, me questionnant sur la manière de traverser un espace ou un paysage. Suite à quelques expériences au sein de jardins privés et de jardins paysagers, j'apprécie aussi les échelles plus fines. L’occasion de travailler au Maroc ou en Caroline du Sud m'a permis de poursuivre ma découverte des différentes façons d'appréhender le domaine du Paysage. Ceci en apprenant à connaître une nouvelle culture, et une nouvelle flore. Les voyages, que ce soit dans le cadre de stages, ou de la découverte, me permettent d'alimenter ma réflexion et aussi de m'ouvrir l'esprit sur mon métier de création. Je puise également mon inspiration dans d'autres univers comme le cinéma, la scénographie, le graphisme et la mode".
Maxime Arnoux
"Tout commence par une enfance révélatrice d'un certain sens de la créativité qui va venir faire petit à petit germer dans ma tête l’intérêt pour le paysage. Cette attirance pour la conception prenant racine, c'est ainsi qu'une amorce formatrice s'offre à moi. Quatre années me permettent de découvrir le milieu des travaux paysagers au cœur d'une formation au Lycée Professionnel Agricole et Horticole de Thuré dans la Vienne, en combinant la pratique et la théorie et en alternant très régulièrement les stages ouvriers et l’école ; grâce à cette intense expérience, je reste persuadé qu'il n’y a pas de bonne théorie sans pratique et vice versa. L'admission pour une formation artistique vient m'immerger les trois années suivantes au sein du Lycée des Métiers du Design et des Arts Appliqués Raymond Loewy dans la Creuse, au cours desquelles je choisis de poursuivre mon horizon avec un BTS Design d’Espace, précédé d’une année de mise à niveau. C’est alors que depuis 2012, j'ai concrétisé un de mes plus grands souhaits en intégrant l'École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, dans le but d'obtenir le diplôme de paysagiste DPLG et enfin exercer le métier pour lequel j’ai cette passion inépuisable".
Loïc Antunes
"Étudiant en dernière année à l'École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, c'est à Albi, lors de mon BTS en aménagement paysager, que j'ai réellement connu le milieu des jardins. Passionné et curieux, je souhaite élargir mon domaine d'études en travaillant parallèlement le projet à l'échelle du territoire. Passionné de musique et de cinéma, je conserve un esprit pragmatique, alimenté par des rêveries artistiques. J'aime penser que le paysage et les jardins sont en premier lieu un moyen de transmission. Paysagiste en perpétuelle formation, mon activité étudiante s'enrichit par la conception de jardins pour particuliers, ainsi que par la vie associative. Je passe une partie de mon temps libre sur le terrain avec l'association étudiante Chifoumi afin de développer des projets collaboratifs de ré- enchantement de friches urbaines. Le Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire est pour moi une occasion de concrétiser mon parcours, c'est une nouvelle étape avant de débuter mon activité en tant que paysagiste DPLG".