Avant de pénétrer dans ce jardin, contemplez-le un moment, de loin, comme les ruines d’un ancien temple, autrefois voué à la société de consommation. Ici chaque boîte de conserve, ancien objet marketing, s’est transformée en pot de fleurs pour accueillir la nature qui reprend ses droits.
Prenez aussi le temps de vous asseoir et de regarder la diversité des plantes, regroupées par couleur et par variété, qui occupent désormais tout l’espace, comme dans les rayonnages de supermarchés abandonnés au milieu des étendues infertiles des parkings.
Ainsi, assis au milieu des boîtes de conserve, symboles de la consommation, vous méditez à ce que pourrait être un monde qui serait devenu plus juste dans la répartition des richesses.
CONCEPTEURS
Collectif LLL -Victor LEPAGE et Alexandra LEHEC, architectes DE, et Kevin LEMONNIER palynologue-
FRANCE
Collectif LLL
Victor Lepage architecte DE et Kevin Lemonnier palynologue, sont amis depuis l’enfance, ils partagent et cultivent ensemble et avec d’autres, des regards et des marches sur le territoire de la haute normandie. Alexandra Lehec, architecte DE, rencontre Victor à l’Ecole d’Architecture de Normandie, il s’en suivra un parcours commun autour de voyages, de réflexions diverses et de projets architecturaux dans le milieu étudiant et professionnel. Si le groupe rapportait déjà le territoire à des visions poétiques et esthétiques ou encore à des savoirs scientifiques, elle, Issue de familles d’éleveurs de basse normandie, a le privilège de pouvoir le ramener à des pratiques. Après maintes envies et veines paroles, ils engagent leur première action collective à l’occasion du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire.
Après un baccalauréat scientifique, Kevin Lemonnier poursuit ses études dans le domaine de la chimie. Poussé par sa curiosité et l’envie de comprendre les principes qui régissent les milieux naturels, il entre à l’université de Rouen et obtient une licence en sciences et vie de la Terre, avec un parcours en écologie et biologie des organismes en 2011. Influencé par la nature normande et les randonnées à travers ses différents écosystèmes, la suite de son parcours sera inévitablement orientée vers l’étude de l’environnement et de la végétation. Après un stage et un CDD en tant que chargé d’étude floristique dans un bureau d’étude en environnement, il travail pendant 8 mois au sein de la jardinerie Jardin des Saules à Saint Just. C’est grâce à ces connaissances qu’il intègre en décembre 2012 le CNRS en tant que technicien palynologue. Au sein du laboratoire d’océanographie et du climat LOCEAN, il étudie les variations de végétation au fil du temps en se basant sur l’observation du pollen fossilisé lors de la sédimentation.
Originaire de Giverny dans l’Eure, Victor Lepage parcourt depuis l’enfance le territoire haut normand aussi loin que ses pieds le mènent. Passionné de dessin et de conception, il se dirige vers des études d’architecture et rejoint l’ENSA Normandie. Sa formation orientera alors son regard sur son lieu d’origine vers une conscience du "paysage de la marche" et de "l’environnement comme ressource ludique". Lors de son cursus, il a la chance d’être une première fois exposé et publié au Pavillon de l’Arsenal de Paris pour le projet "Corps à corps" pensé en équipe avec Mathieu Maury alors étudiant en architecture. Il poursuit sa formation en milieu professionnel aux Pays-Bas, ou il rencontre Harmen Van De Wal fondateur de Krill Architecture et grâce à qui il participe lors d’un workshop international à projeter les possibles identités du parc naturel de Lingezegen. Après un bref retour en France, son séminaire de recherche le pousse à revenir un moment en Hollande. Alors guidé par Henry Borduin à l’agence Border Architecture, il s’attache à la question de "l’espace perçu" à travers l’étude de la lumière naturelle comme matériaux et la conception de dispositif architecturaux de lumière indirect. Il est diplômé en juillet 2012 avec le projet "Citadine, une gare pour espace public" conçu en équipe avec Alexandra Lehec, faisant ainsi état et synthèse d’un parcours commun. Il développe son intérêt pour les plantes dites ludiques qu’il propose lors du concours "changer d’ère, changer d’air" à Paris en septembre 2013, pour un retour du citadin à la conscience de l’environnement et pour la définition de l’espace urbain comme espace de liberté et de jeu. Actuellement, lorsqu’il veut bien descendre de la colline, il œuvre en tant qu’architecte freelance pour des particuliers et des entreprises privés.
Alexandra Lehec étudie au sein de l’École Supérieure d’Architecture de Normandie et obtient son diplôme d’Architecte d’État en 2012 avec le projet "Citadine, une gare pour espace public". Les pratiques rurales, des savoirs et des gestes liés, transmis de son milieu familial ont fortement influencés sa conception du paysage et sa lecture des territoires. En architecture ou en urbanisme il y a chez elle l’intention de lier le paysage à la pratique, la volonté de le rendre vivant ou mouvant, en créant d’abord des espaces de liberté. Sélectionnée lors de son cursus pour l’exposition au Pavillon de l’Arsenal à Paris du projet "Construire le vide" en équipe avec Julien Greverend, puis pour sa publication dans le livre "Seine d’architecture", dans lequel elle qualifie par un espace publique, la relation entre le parc André Citroen à Paris et la seine. Elle approche le domaine de la recherche en architecture lors d’un stage à Amsterdam au Pays-Bas, où elle a pu travailler sur l’innovation et l’expérimentation de dispositifs lumineux destiné à un bâtiment dédié au confort de travail et à la détente situé en Autriche. Elle aime travailler sur des concepts mais aussi pouvoir approcher les choses de manière concrète, tout comme elle aime lier le savoir au geste.