13. Comme un bruissement d’ailes…
Publié le 17/10/2017
Au cœur de l’expérience synesthésique, le visiteur est confronté à la notion du temps, relié au passé avec son âme d’enfant, tourné vers l’avenir, la tête dans les nuages, sans cesse balloté d’un espace temps à un autre au gré des sensations qui l’interpellent.
Comme un bruissement d’ailes… est le jardin de cette expérience légère de voyage à la fois dans le temps et dans l’espace inspiré par un éventail de sensations et rythmé à la façon d’une respiration : dès l’entrée, le visiteur s’engage mystérieusement le long d’une paroi circulaire, vaste écran blanc translucide, véritable membrane plasmique animée d’un jeu d’ombres projetées depuis le cœur du jardin. Guidé par le tracé des allées concentriques, il découvre les trésors de senteurs, de contrastes disposés comme les motifs de deux mandalas entrecroisés. Le jeu du mouvement circulaire lui offre une multitude de points de vue, une relation à la lumière mouvante… Au cœur des mandalas, une balançoire met en scène l’humain dans la singularité de son être. Le jeu de ces deux balanciers installe de façon poétique et ludique le bruissement d’ailes des papillons que nous sommes. Dans le mouvement d’une balançoire, en contact avec son enfance, le visiteur oscille d’un espace d’ombre (survol d’une végétation dense de couleurs fortes) à la lumière (voile blanc animé d’une brume colorée et parfumée – instant de fraîcheur fugitif…) ; expérimente l’accélération et l’instant suspendu, le « still point » à la façon du surfer posé dans le mouvement de la vague de l’océan, de ses pieds il peut se frotter aux graminées qu’il survole… Coupé du sol, le voici transformé en observateur ébloui des jardins… Pour les plus audacieux, une torsion des suspentes de la balançoire et c’est le tournoiement de la vie, le jardin devient kaléidoscope…
Concepteurs
Frédéric POTDEVIN, architecte DPLG, Gaëlle LIRAUD, étudiante en urbanisme ENSAN, ingénieur paysagiste, TRYEAU Architecture -Emmanuel HOCHART, architecte DPLG-, Michel-Marie BOUGARD, illustrateur, Evelyne PONTOIZEAU, web designer, Nathalie WELFERT, architecte enseignante ENSAN, Noémie BUREL, ingénieur paysagiste, et Marie-Christine DESMARS, architecte DPLG
FRANCE
De gauche à droite : Emmanuel Hochart, Evelyne Pontoizeau, Frédéric Potdevin, Gaëlle Liraud, Marie-Christine Desmars, Michel-Marie Bougard, Noémie Burel et Nathalie Welfert
Frédéric Potdevin
« Considérant que l'architecture doit être appréhendée sous de multiples angles, j'ai abordé mes études sous le versant « sociologique » en rapport avec ce que les projets supposent en termes d'usages et d'appropriation de l'espace. Une expérience en studio d'infographie est venue compléter mon approche sous le versant « esthétique » notamment parce que la maîtrise de l'outil numérique permet l'étude anticipée des ambiances extérieures et intérieures. Puis salarié en agence, cela m'a permis de suivre de près le déroulement de projets depuis le permis de construire jusqu'au chantier. Enfin, j'ai créé mon agence pour que ces acquis servent une sensibilité personnelle, en étant conscient qu'aujourd'hui il n'est pas envisageable de concevoir l'architecture en s'affranchissant de son approche sous l'angle de son impact environnemental. »
Après sa formation à l'École d'Architecture de Nantes de 1978 à 1985, Michel-Marie Bougard s'oriente vers une carrière d'illustrateur indépendant (presse et édition jeunesse, collectivités locales, organismes publics etc.). Parallèlement il conçoit, avec une économie de forme, de matériaux et de solutions techniques, des cerfs-volants prototypes qu'il est invité à faire voler lors d' exhibitions d'envergure internationale. Ces dernières années, c'est dans le même esprit qu'il développe aussi un travail sur les mobiles, les pliages et les pop-up. Partir de la ligne, travaillée dans sa plus pure expression, est synonyme de légèreté, de dynamisme, de détermination révélant l'essentiel. Bref, c'est sa façon à lui de célébrer le désir, la vie, le désir de vie. Cette approche artistique lui vaut aussi de collaborer aux projets d'une agence de paysage nantaise pour laquelle il travaille depuis une dizaine d'années.
Evelyne Pontoizeau est plasticienne, infographiste, enseignante à l’École d’Architecture de Nantes et enseignante à l’École de cinéma Cinécréatis (Nantes). Diplômée de l’École des Beaux-Arts option communication (multimédia), elle vit le jardin comme une passion, un art, une philosophie et aime le définir comme un tableau vivant… Le Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire lui donnera l’occasion de combiner son goût du graphisme et du végétal pour son plus grand plaisir.
Emmanuel Hochart est architecte et exerce son activité au sein de l’agence TRYEAU qu’il a créée à Nantes en 2007 après 23 ans d’activité à Paris. D’abord très investi dans la filière bois, sensible depuis toujours à une écologie humaniste et holistique, il a été pionnier dans la démarche HQE pour développer ensuite une approche Développement Durable. Conscient aujourd’hui des difficultés et limites inhérentes aux systèmes en jeu dans une société déshumanisée fortement impactée par la suprématie du facteur économique, il oriente son activité dans les projets qui tirent parti directement des ressources locales (intelligence collective, participation, ressources naturelles renouvelables, réutilisation…). Sa participation au Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire est motivée par l’approche spontanée de co-construction bénévole dans la pluridisciplinarité impliquée dans une réelle maîtrise d’œuvre.
Marie-Christine Desmars collabore en cotraitance dans le domaine du paysage et de l’urbanisme opérationnel avec Gilles Garos Paysagiste : création du cimetière et bâtiment du Cellier (44) (études en cours), aménagement du terrain de loisirs du parc du château de la Limouzinière (44) (études en cours), étude urbaine et création du cimetière et bâtiment de Saint Perreux (56) (livré en 2011), création du cimetière et bâtiment de cérémonie de Saint Vincent sur Jard (85) (en chantier) … Elle a régulièrement collaboré avec l’agence GPAA (Gaëlle Peneau Architecte Associés, Nantes) dans le domaine hospitalier, notamment en 2010/2011, chef de projet, du concours à l’APD, pour la Restructuration de l’Hôtel Dieu Nord CHU Angers (13 000 m2) (mission de sous-traitance). Elle enseigne depuis 2000 à l’École Supérieure d’Architecture de Nantes dans le domaine des outils informatiques pour la représentation (contractuelle depuis 2009).
Gaëlle Liraud, ingénieur paysagiste diplômée en septembre 2012 de l'Institut National d'Horticulture et du Paysage (AGROCAMPUS OUEST Angers), poursuit actuellement ses études en Master 2 Villes et Territoires : politiques et pratiques de l'urbanisme, formation cohabilitée par la faculté de droit et l'école d'architecture de Nantes. Elle souhaite exercer par la suite en bureau d'études pour la maîtrise d'œuvre de projets d'aménagements croisant à la fois les disciplines de l'architecture, de l'urbanisme et du paysage. Sa passion pour le végétal et son besoin de créativité permanente ont motivé sa participation afin de partager ses compétences au sein d'une équipe pluridisciplinaire de professionnels pour la réalisation d'un jardin au Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire.
Noémie Burel est ingénieur paysagiste diplômée de l’Institut National d’Horticulture et de Paysage (Agrocampus Ouest – Centre d’Angers). A la suite de ses études, elle crée l’agence de maîtrise d’œuvre paysagère BE-PAYSAGE, implantée à Angers. Persuadée que l’aménagement paysager des espaces contribue énormément à améliorer le bien-être de chacun au quotidien, elle poursuit cet objectif au travers de ses projets, qui s’adressent notamment aux particuliers. Son maître mot : des espaces de vie et de poésie pour tous.
Passionnée par l’expression de l’idée architecturale au moyen des outils numériques, matière qu’elle enseigne à l’École d’Architecture de Nantes, Nathalie Welfert apprécie avant tout le travail en équipe et la confrontation des approches. Avec cet état d’esprit, le Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire, qui mélange paysage, architecture, environnement et art, constitue donc pour elle un exercice de choix dans la recherche d’une harmonie des émotions artistiques.