Hôtel Le Bois des Chambres & Restaurant Le Grand Chaume

La Ferme modèle

Publié le 19/10/2022

Les conditions d’utilité et de convenance dictées par les agronomes dans la plupart des fermes modèles n’échappent pas à la règle pour la constitution de la ferme modèle de Chaumont. Par ailleurs, le succès agronomique est un excellent moyen de propagande politique et d’établir des relations privilégiées avec l’ensemble de la population (le châtelain distribue conseils et étrennes, multiplie les fondations : écoles rurales, hospices, et ouvre même son Château).

Les bâtiments doivent être nombreux, vastes, conçus dans un juste rapport avec leur destination (logement des bouviers, logement des charretiers, remise aux instruments agricoles, asinerie, maison du chef de basse-cour, remise aux automobiles, usine électrique, porcherie, …), orientés chacun selon leur objet, afin de satisfaire aux exigences de la vie des hommes et aux besoins des animaux. Ils doivent être également orientés de façon à favoriser la conservation de telle ou telle récolte et doivent être notamment séparés les uns des autres afin d’éviter la propagation des incendies.

La disposition des bâtiments autour de la cour est commandée par le besoin de surveillance efficace et continue. L’élément principal à Chaumont est la maison du chef de basse-cour, signe de l’autorité pour la ferme. Il parait évident que la multiplication des cours rend la surveillance nulle ou fort difficile à exercer.

Malgré dix ans de travaux, certains bâtiments ne seront jamais édifiés à l’exemple de la maison du régisseur dont le projet est rejeté au mois de février 1911 ou la maison du garde de la ferme. Après la construction des principaux bâtiments, il est procédé à partir d’avril 1913 au commencement de la canalisation générale qui fait tout le tour de la ferme, des barrières de la grande entrée, des bornes chasse-roues et de l’éclairage extérieur. En novembre 1913, la ferme est complètement animée.

Dès 1905, les travaux sont ralentis du fait du krach Crosnier (directeur des raffineries Say) mais également par l’absence assez récurrente sur le chantier du prince de Broglie. Suite à l’expropriation du domaine de Chaumont engagée contre S.A.R. la princesse d’Orléans et Bourbon en 1938, la ferme devient la propriété du bureau de bienfaisance de la ville de Blois qui la rétrocède au comité d’entreprise de la RATP pour en faire un centre de colonies de vacances. Tous les bâtiments sont totalement dénaturés à l’intérieur. Seule l’enveloppe extérieure est sauvegardée. Depuis février 2007, la ferme accueille l’administration du domaine et les divers bâtiments permettent d’y exposer de multiples expositions d’œuvres d’art contemporaines.