Galerie basse du Fenil
Jeffrey Blondes
"La Loire – Aube et crépuscule"
Publié le 25/10/2019
Les films présentés par Jeffrey Blondes au Domaine de Chaumont-sur-Loire résultent d’un travail d’enregistrement systématique et régulier d’un même paysage de bord de Loire, deux heures par mois, pendant un an - six mois à l’aube et six mois au crépuscule.
On pourrait se croire en Amazonie ou en Afrique tant la pureté du paysage est sauvage et intacte.
“Je veux transmettre une certaine sensation de temps… la lenteur que nous sentons quand nous nous asseyons dans l’herbe et prenons le temps de regarder le soleil se lever ou se coucher. Le temps de la nature. Dans tout mon travail, il y a ce besoin du ralenti ; prendre le temps de passer de l’acte à ‘regarder’ à la sensation de ‘voir’. Difficile à transmettre dans un lieu public, où les gens ne donnent que quelques minutes, voire quelques secondes pour regarder une œuvre d’art. Le but ici c’est d’arrêter l’observateur juste assez longtemps pour qu’il se rende compte que l’image n’est pas statique, que cela évolue et que si on s’arrête pour un moment, on peut entrer dans un autre espace-temps qui n’est pas à la même échelle de nos vies quotidiennes où nous sommes saturés d’images sans fin... ce monde où on regarde beaucoup sans rien voir... J’offre l’inverse... J’invite les gens à regarder très peu pour qu’ils puissent enfin voir tous les détails.” Jeffrey Blondes
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
Jeffrey BLONDES
ÉTATS-UNIS
Jeffrey Blondes a derrière lui une carrière fructueuse de photographe et de peintre avec plus de 40 expositions personnelles dans des galeries tout autour du monde – mais ses quatorze dernières années ont été consacrées à la création de vidéos de 24, 52 voire 74 heures en haute définition. Ces vidéos s’inscrivent parfaitement dans la démarche que les familiers de son œuvre connaissent bien : observer, attendre et enregistrer les subtilités de la nature.
Sa préoccupation a toujours été d’étudier l’intersection du paysage et du temps ; ce que le mot français “temps” englobe : l’heure, le climat, les saisons, leur rythme et leur cycle.
Le “temps” de Jeffrey Blondes permet à l’observateur patient de s’élever à un niveau où il commence à voir et à sentir le temps passer, percevoir la rotation de la Terre. Dans cet état de contemplation, le spectateur peut faire un avec les éléments épars de la campagne, ressentir une “atemporalité” qu’il ne peut pas expérimenter dans le monde frénétique de la vie urbaine.
Travaillant en prise directe avec la nature, Jeffrey Blondes fait assister le spectateur à l’expérience vécue. Toujours fait “sur le motif”, son travail n’est que rarement retouché, ce qui nous permet d’assister à l’enregistrement d’événements authentiques… en temps réel.