Château
Rodney Graham
Publié le 20/05/2019
Après avoir produit une exposition commune avec Harun Farocki au Musée du Jeu de Paume au printemps 2009, Rodney Graham présente au Domaine de Chaumont-sur-Loire, une série de photographies d’arbres inversés, comme suspendus dans le paysage, en lien avec son interrogation sur les dispositifs de perception de l’art. Symbole et image universels, l’arbre figure ici l’idée de nature et d’une nécessaire prise de conscience écologique. L’image inversée est aussi l’image première de la photographie et vient rappeler le principe de la chambre noire, de la camera obscura.
Depuis le milieu des années 1970, Rodney Graham réexamine certains fondements de la culture occidentale.
Son œuvre est intelligemment paradoxale, reposant sur un étrange amalgame de rigueur et de mélancolie, d’humour et d’érudition, de cohérence et d’éclectisme.
Répétition, citation, mise en abîme sont les stratégies qu’il utilise tant au plan formel que psychologique et philosophique. Ces stratégies d’appropriation et d’altération concourent à l’élaboration d’une oeuvre profondément originale et personnelle.
Repères biographiques
Rodney GRAHAM
CANADA
Né en 1949 à Abbotsford (Canada), Rodney Graham a étudié l’histoire de l’art à l’Université de Colombie-Britannique et à l’Université Simon Fraser de Vancouver, ville où il vit et travaille aujourd’hui. Principalement connu pour ses oeuvres conceptuelles, il est aussi écrivain, compositeur et sculpteur.
Dès le début des années 80, il expose en Amérique du Nord et en Europe. Il a participé à la Documenta IX de Kassel en 1992 ainsi qu’à la Biennale de Venise l’année suivante où il représentait le Canada.
En 1999, une exposition importante lui est consacrée à la Kunsthalle de Vienne.
Connu surtout pour ses performances et ses films conceptuels, Rodney Graham a élaboré une oeuvre rigoureuse sur le plan intellectuel et abordant tous les registres de la création artistique, jusqu’à la musique et même à l’écriture.
Dans un autre domaine, la série des Cedar Tree se compose de photographies de troncs d’arbres à l’envers, aux teintes sépia.
Vision d’un monde inversé, ces photographies répondent à cette évidence que le monde n’est pas tel que nous l’imaginons ; avant que notre cerveau ne rétablisse, dans une rotation à 180°, le sens de l’image qui se forme sur notre rétine, celle-ci, comme dans une ‘camera oscura’, s’imprime à l’envers.
Les œuvres de Rodney Graham, (films, vidéos, photographies, maquettes, livres ou partitions musicales) interrogent les dispositifs de perception de l’art. Sur un mode rigoureusement conceptuel, elles analysent les structures formelles et narratives des différents médias pour mieux en saper les fondements.