L’exposition de photographies d’Andreas Gursky au château de Chaumont-sur-Loire présente, à partir de 7 vues en très grand format, un échantillon de sa réflexion sur le rapport entre nature et culture, à partir de paysages qui témoignent de la dialectique des rapports d’échelle.
Andreas Gursky a commencé à développer cette réflexion au milieu des années 1980. Au cours d’une randonnée dans les Alpes, il photographie un paysage qu’il croyait désert, et s’aperçoit, au moment du développement, que la montagne est parcourue d’une multitude de petites figures humaines.
Cette photographie Téléphérique, Dolomites, 1987 présentée dans l’exposition, est l’un de ses premiers grands formats (104 x 128 cm), où l’homme, à peine perceptible, mais néanmoins présent, est aspiré par l’immensité du paysage.
Ses œuvres James Bond Island I, II, III, 2007, (307 x 223,3 cm) sont également présentées dans l’exposition. Dans ces vues idylliques et sublimes d’une série d’îles éparpillées dans l’océan, en apparence les portraits d’une nature vierge, l’homme, un détail infime, est néanmoins présent.
Andreas Gursky est avant tout célèbre pour ses portraits monumentaux de la société de consommation et de la globalisation. De New York au Caire, de Düsseldorf à Shanghaï, de Paris à Tokyo, il parcourt le globe avec un objectif double : découvrir des sites emblématiques de notre temps, tels une bourse, un supermarché, et des espaces, entre nature et civilisation, animés par un principe de répétition et des contrastes d’échelle.
Ses images aux plans simples, généralement frontaux, sont souvent retravaillées de façon numérique : à partir de négatifs classiques de plusieurs prises de vues, qu’il scanne et assemble à l’aide d’un logiciel de traitement d’image, Andreas Gursky réalise un nouveau négatif qu’il développe sur du papier traditionnel en rouleau. Ce procédé lui permet d’augmenter, pour des photographies qui vont jusqu’à 2 x 5 m, l’effet de gigantisme saisissant qui s’en dégage. Les sites qu’il donne ainsi à voir sont des environnements transformés à partir du réel, des images conceptuelles davantage que des portraits réalistes.
Repères biographiques
Andreas GURSKY
ALLEMAGNE
© Tom Lemke
Né en 1955 à Leipzig en Allemagne, Andreas Gursky vit aujourd’hui à Düsseldorf. Il est l’un des représentants majeurs de l’École de Photographie de Düsseldorf, aux côtés de Candida Höfer, Thomas Struth et Thomas Ruff.
Il fut formé successivement à la Folkwang-Hochschule d’Essen, école prestigieuse proche de l’esprit du Bauhaus, puis à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf par Bernd Becher, photographe emblématique de l’architecture de l’Allemagne post-industrielle. Il expose aujourd’hui ses clichés dans les plus grands musées du monde, tels le Museum of Modern Art de New York, le Centro de Arte Reina Sofia de Madrid, le Centre Georges Pompidou et dernièrement le Kunstmuseum de Bâle, qui lui ont consacré de grandes expositions personnelles.