14. Transposition
« En faisant tourner le cercle chromatique, les couleurs initialement ordonnées se mélangent, s’additionnent jusqu’à devenir grises ».
À l’image de cette expérience, entre statisme et dynamisme, ce jardin tente de retranscrire cet état intermédiaire où la vision se brouille, où l’atmosphère devient nuageuse et éthérée. Le jardin propose un voyage entre matérialité et immatérialité. Cette complémentarité est mise en œuvre par la juxtaposition d’un élément statique, le platelage de bois, et d’un élément dynamique, les végétaux. Plantés de manière à suggérer l’aléatoire, ils présentent des floraisons dont le mélange est interprété par un camaïeu de bleus-roses envahi de temps à autre par des nuages blancs-roses. L’ordonnancement des couleurs est de moins en moins perceptible, les limites du cercle ne sont plus visibles. Du tapis de feuilles percent les multiples fleurs qui nous emportent dans le rêve et nous font perdre pied pendant quelques minutes. Ici et là des couleurs plus franches explosent, comme pour nous rappeler que cet état est bien transitoire. Parfois rehaussé, le platelage donne la possibilité d’envisager, d’un autre point de vue, l’état de déséquilibre momentané procuré par le jardin.