21. Le jardin d’amour
Publié le 18/10/2017
« Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor
Que je parle ou me taise
Ceci ne tient qu’à toi
Ami n’entre pas sans désir. »
Paul Valéry
C’est un jardin qui se découvre. L’imaginaire est alimenté par un espace intrigant dans lequel le regard comme l’ouïe sont touchés. Une forêt de saules rouges nimbe le passant dans un voile pigmenté qui le transpose dans un flux de sensations rassurantes, alors que quelques sons étranges traversent l’espace. Mais que répondre à des « je t’aime » lancés dans l’air, si ce n’est sourire, se souvenir, s’émouvoir, puis flâner. Le Jardin d’Amour est une simple ode au plus noble des sentiments, au plus sinueux et variable aussi, c’est pour cela que l’on pourra se perdre facilement dans le jardin et errer entre les infinis saules rouges dressés.
Le Jardin d’Amour est d’abord constitué d’une série de 35 voix énonçant en continu la même phrase « I love you » dans 35 langues différentes. Les voix masculines et féminines, enregistrées, sont accompagnées d’une série de brefs appels d’oiseaux et de petits animaux. La séquence se renouvelle pendant toute la durée d’ouverture du jardin. Pénétrer dans Le Jardin d’Amour , c’est accepter le branle-bas de combat émotionnel, il s’agit d’un intervalle au quotidien, qui propulse le spectateur dans un voyage introspectif.
Concepteurs
Mathieu DUVIGNAUD, architecte paysagiste, Pierre MARIÉTAN, compositeur et directeur des Rencontres Architecture Musique Écologie et Eleonore COURT, ingénieur paysagiste
FRANCE
De gauche à droite : Eléonore Court, Mathieu Duvignaud et Pierre Mariétan
Titulaire d’un diplôme d’architecte paysagiste - École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage (2001) -, Mathieu Duvignaud collabore à la création en 2000 d’un groupe de recherche sur l'art et l'urbanisme (Bamagonie), puis participe à l’ICOTEM (laboratoire LARESCO à la Faculté des Sciences de l'Homme), Département de Sociologie, Poitiers, France. Actuellement il codirige l’ONG Micro Mundo qui développe des projets audiovisuels et culturels conjointement avec le ministère de la culture Brésilien. Depuis 1996, il développe une recherche artistique et urbaine appelée « l’Art du hasard ou un regard sur l'oubli ». En 2009, il initie une étude autour de l'art et de la technologie, le Biofeedart, qui vise à la création d'un outil artistique et pédagogique liant corps, émotions et art. Dernièrement il accentue ces recherches sur des œuvres de Land art et d’écologie urbaine.
Pierre Mariétan a fait ses études au Conservatoire de Genève (1955-1960) pour l'écriture/théorie/diplôme de cor, diplôme de maître de chapelle polyphonie et grégorien, au Conservatoire de Venise (1958-1960) pour la direction d'orchestre et à la Hochschule für Musik de Cologne (1960-1962) avec B-A Zimmermann pour la composition, à la Musikakademie de Bâle (1961-1963) avec P. Boulez et à la Rheinische Musikschule à Cologne (1964-1965) avec K. Stockhausen, Gottfried Michael Koenig et H. Pousseur. Enseignant à l'Université de Paris (I et VIII) de 1969 à 1988 et à l'Ecole d'Architecture de Paris la Villette en 1993. Fondateur et Directeur du LAMU en 1979 (Laboratoire Acoustique et Musique Urbaine de l'Ecole d'Architecture de Paris La Villette depuis 1990). Directeur des programmes commandités par les Ministères de la Culture et de l'Équipement. Il a composé plus de deux cents œuvres faisant appel aux sources sonores les plus diverses (instrumentales, orchestrales, électroniques, vocales...) jouées dans de nombreux concerts et Festivals de musique classique et nouvelle et réalisé de nombreuses installations / dispositifs sonores temporaires et permanentes.
Eléonore Court est ingénieur paysagiste - École de National Supérieur de la Nature et du Paysage. Elle a travaillé comme chargée de Mission Paysage et Urbanisme dans le Parc Naturel de Millevaches en Limousin, puis deux ans en Indépendant à Rome. Elle travaille aujourd'hui dans le domaine de la formation et de l'insertion dans Institut de l'Ecologie en Milieu Urbain (IDEMU) et dans les Jardins Passagers de La Villette.