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Le Parc paysager

Publié le 19/10/2022

Jusqu’aux années 1880, le site revêt un aspect totalement différent. En lieu et place du parc actuel, se tient face au château, le village constitué de deux hameaux comptant 113 maisons, l’église et le presbytère situés au pied de la tour Saint Nicolas et le cimetière derrière les hameaux. Quelques pelouses agrémentées de massifs de fleurs et entrecoupées de routes constituent le seul écrin réel dont dispose le Château.

Cependant, certains éléments sont antérieurs à la création du parc paysager. Du XVIIIème siècle, demeurent une partie de l’allée d’honneur plantée de marronniers au Sud-Est du parc, ainsi qu’un mail de tilleuls sur le flanc est du Château. De plus, certains cèdres ont été plantés par le comte d’Aramon, propriétaire du Château entre 1830 et 1847.

À partir de 1880, Henri Duchêne, architecte paysagiste, soumet deux projets au jugement du prince de Broglie. Le premier, et le moins révolutionnaire, conserve les grandes lignes de l’organisation du parcellaire : il met notamment l’accent sur l’allée d’accès au Château et sur le potager dont l’emplacement est conservé, presque au centre du parc. La vocation paysagère du projet en est, du coup, moins nettement affirmée. C’est probablement la raison pour laquelle le prince accorde sa préférence à la seconde proposition. Le plan réalisé opère une transformation radicale du site au profit d’un vaste parc d’agrément dans le style paysager, dit aussi “à l’anglaise”. Les travaux durent de 1884 à 1888 et coûtent autour de 560 000 francs or de l’époque.
 

Pour créer le parc, le prince Henri-Amédée de Broglie achète puis fait démolir toutes les constructions sises devant le Château. Il finance ensuite la reconstruction d’un nouveau village en bord de Loire. L’église actuelle et son presbytère sont conçus au même moment sur les plans de l’architecte Paul-Ernest Sanson. Le cimetière même est déplacé.

Un système d’allées curvilignes permet une promenade continue en passant par des points de vue. L’allée dite de ceinture parcourt le pourtour du parc et permet d’apprécier l’étendue du jardin. Des allées secondaires s’y rattachent en un jeu savant de tangentes, d’ellipses et de volutes qui allongent la promenade ou conduisent à des éléments précis. Se greffent huit perspectives, dont cinq convergent vers l’entrée du Château.

Des espèces persistantes assurent, en hiver, la pérennité de ces tracés et des contours des bosquets. Les diverses essences ont été choisies afin de créer d’harmonieux tableaux de couleurs, particulièrement en automne. Quant au feuillage foncé des cèdres plantés autour du Château, il produit un heureux contraste avec la pierre claire.

Les arbres les plus remarquables sont plantés isolément. De plus, la composition de Duchêne exploite les atouts qu’offre le site. Par d’habiles perspectives, elle intègre la Loire et les vastes terres agricoles et boisées qui constituent le domaine des Broglie.