06. Le jardin de la réciprocité

À l’heure où l’espèce humaine agit sur la nature au point d’en être la plus grande menace, Le Jardin de la Réciprocité rappelle que l’homme ne peut exister sans elle. Le lien entre la nature et l’homme est un rapport de dépendance mutuelle. Il doit être reconsidéré pour rééquilibrer le cycle de la vie sur Terre.

À travers des miroirs érigés en totems et quelques points d’eau, Le Jardin de la Réciprocité invite à réfléchir sur la relation entre la nature et l’homme. À l’entrée du jardin, deux rangées de miroirs se font face et renvoient l’image de celui qui s’apprête à mener l’expérience. Derrière ce “Portail de la Réflexion”, entre séparation et enchantement, s’ouvre la “Forêt de la Symbiose”. Pensée comme une agroforêt répondant aux besoins essentiels, elle se compose notamment de plantes médicinales et sacrées, certaines en voie de disparition. Les différentes essences ont été choisies pour leur résilience, en dépit des frontières culturelles et géographiques, comme le sorbier des oiseleurs, le peuplier italien, le gingko, le sureau ou l’avoine.

Le “Cercle de la Réciprocité” apparaît au cœur du jardin. C’est un bassin entouré de totems miroirs qui reflètent partiellement l’individu, fractionné dans la nature qui l’environne aux côtés de ceux qui l’entourent. L’homme se fond ici dans la nature. Il n’est plus question pour lui d’être le centre du monde. Où finit l’être humain ? Où commence la nature ? Dans le même paysage…

Jason Shinoda est architecte paysagiste et directeur de conception au sein du cabinet de conception pluridisciplinaire RIOS de Los Angeles. Sa passion pour le paysage et les jardins remonte à ses années de licence, lorsqu’il étudiait les jardins japonais à Kyoto et s’occupait des jardins de mousse centenaires du temple Zen où il travaillait et qui datait du XVIe siècle. Il s’est ensuite intéressé à l’architecture contemporaine, notamment à l’interface entre les espaces intérieurs et extérieurs. Après avoir obtenu un master en architecture paysagère à la Graduate School of Design de l’Université de Harvard, Jason a commencé sa carrière d’architecte paysagiste professionnel à Londres. Il a travaillé sur plusieurs projets importants d’urbanisme paysager et d’infrastructure verte au Royaume-Uni, au Moyen-Orient, ainsi qu’en Inde, et s’est passionné pour la conception de plantations écologiques. Après sept années passées à l’étranger, il a regagné Los Angeles, sa ville d’origine, où il exerce depuis chez RIOS. Le travail de Jason couvre un large éventail d’échelles et de typologies, allant des parcs et places publics aux musées et jardins résidentiels, en mettant l’accent sur la narration d’histoires par le biais d’expériences immersives et amplifiées. Il consiste également à rechercher des solutions créatives pour restaurer les systèmes écologiques urbains et s’adapter aux chaleurs extrêmes et au manque d’eau dans les environnements arides et desséchants. Par ailleurs, Jason souhaite révéler au grand jour les qualités subtiles et intrinsèques d’un lieu et les retranscrire dans la richesse des détails soignés du paysage.

 

Elisa Read a commencé sa carrière d’architecte en République dominicaine, son pays d’origine, où elle a pris goût à brouiller les frontières entre les espaces intérieurs et extérieurs. En 2000, elle s’est installée à Los Angeles, en Californie, afin de suivre le master d’architecture Metropolitan Research + Design de l’école d’architecture SCI-Arc. Cette expérience lui a permis d’acquérir le socle de ses connaissances approfondies sur la faune et la flore. Depuis plus de 10 ans, elle fait partie intégrante de RIOS, cabinet multidisciplinaire. Son poste d’experte en horticulture lui permet d’orienter l’atelier en faisant preuve d’un leadership de pensée créative axée sur la durabilité, la botanique, l’horticulture et l’écologie du feu. Son œuvre dans la conception et la construction de projets paysagers de grande échelle, riches en valeurs botaniques et environnementales, a été récompensée. En outre, Elisa est bien connue du secteur des pépinières et du domaine du paysage pour sa soif d’apprendre en matière de plantes et sa passion pour la création de paysages qui ont un sens. Elle a, par ailleurs, récemment terminé un projet éducatif financé par une subvention de recherche aux côtés du Resource Conservation District of the Santa Monica Mountains. Ce projet faisait partie d’une coalition d’agences locales et d’État, de services d’incendie, de chercheurs en environnement et d’organismes à but non lucratif pour la création du Sustainable Defensible Space. Il comprenait, notamment, un site internet convivial (defensiblespace.org) dressant la liste des meilleures pratiques de renforcement de la sécurité des habitations et d’aménagement paysager durable en matière d’incendie en Californie du Sud. Elisa est, enfin, une ornithologue passionnée qui s’efforce de visiter l’ensemble des parcs et des réserves de l’État de Californie afin d’étudier la faune et la flore.

 

Stephanie Lin a une formation en écologie du paysage, en horticulture et en conception. Avant de rejoindre le cabinet de conception pluridisciplinaire RIOS, elle a étudié l’écologie à l’Université de Californie à Berkeley. Elle a également été apprentie en agriculture et en jardinage au Center for Agroecology & Sustainable Food Systems de l’Université de Californie à Santa Cruz. Après une carrière dans l’installation et l’entretien de jardins résidentiels, Stephanie a obtenu un master en architecture paysagère. Son travail de conception couvre une multitude d’échelles et de types, du résidentiel à l’institutionnel. Dans son travail, elle cherche à créer des lieux de refuge, à raviver les sens et à se connecter à la mémoire, de manière collaborative. Elle se sert de la conception paysagère et de ses éléments pour établir des liens avec la mémoire, notamment avec l’histoire sociale ou naturelle d’un site ou avec une histoire personnelle. Originaire de Los Angeles, elle connaît parfaitement la géographie et les écosystèmes locaux de Californie. Jouissant également d’une expérience sur le terrain, elle aime mettre en application des recherches pertinentes dans son travail de conception. Parmi les œuvres dont elle est l’auteure, son article de recherche sur la conception, intitulé "Towards a Playful City" et publié en 2019, documente l’importance de l’aspect ludique dans la vie urbaine. Son œuvre la plus récente comprend des contributions graphiques à "The Wild", livret publié en 2020 qui explore les stratégies d’adaptation destinées à la résilience collective face aux risques extrêmes d’incendie.