Prés du Goualoup
Shigeko Hirakawa
"L'arbre aux fruits célestes"
Publié le 23/11/2018
Les Prés du Goualoup, 10 hectares de parc nouvellement redessinés par Louis Benech, deviennent l’écrin d’une végétation insolite. Le feuillage des arbres y prend des teintes tour à tour blanches, roses, violettes. Féériques, ces fruits lumineux sont en fait des fruits artificiels imaginés par l’artiste Shigeko Hirakawa. Installés dans les arbres, ils contiennent un pigment photochromique qui devient violet à la lumière du soleil. Privées de luminosité, ces fleurs ou feuilles artificielles perdent leur couleur pendant la nuit. Cette évolution est également perceptible au fil des saisons, l’intensité lumineuse variant d’un mois à l’autre. À l’origine de cette création, emblématique du travail de l’artiste, se trouve une réflexion d’ordre écologique. Certaines études montrent en effet que les arbres souffrent d’une défoliation supérieure à 25% par les effets de la pollution et que certains spécimens affichent une décoloration de leur feuillage supérieure à 10%. Tout en fascinant par leur beauté, les interventions de Shigeko Hiragawa permettent de pointer cette évolution, consécutive à l’impact négatif de l’homme sur une nature qui le fait pourtant rêver.
Repères biographiques
Shigeko HIRAKAWA
JAPON
Japonaise d’origine, Shigeko Hirakawa vit et travaille en France depuis 1983. Diplômée de Tokyo Geijutsu Daigaku (beaux-arts et musique) de Tokyo, puis élève d’Olivier Debré à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, elle embrasse tout d’abord une démarche de peintre qui lui valut notamment d’être primée en 1989 par le prix Adam – Salon de la jeune peinture (Grand Palais). Plaçant la relation de l’homme et de la nature au cœur de sa réflexion, l’artiste s’exprime bientôt sous une forme différente, proche du Land Art. Ses installations associent naturel et artificiel dans une interaction permanente : ainsi, la lumière du soleil, l’eau ou l’air viennent transformer la matière, qui elle-même modifie le paysage et la perception que le public peut en avoir.